Taux de Spoil proche de 100% (Enfin non, mais ne regardez pas les balises spoils sans avoir vu le film, ça va vous gâcher tout le plaisir).


Au début j'ai cru que j'allais regarder une comédie qui parlent de jeunes étudiants riches qui boivent comment des trous, le tout avec un accent british à mourrir de sexitude.


Erreur monstrueuse, la prochaine fois je regarderai les mots clés et le genre du film.


Le fond est splendide. Je me rappelle pas d'un film qui m'ait autant retourné le bide, sur le fond. Vraiment. La nature perfide, mauvaise, violente de l'homme. Le plaisir de la destruction.
Cette facilité avec laquelle on passe d'un sentiment à l'autre. De l'empathie et de la sympathie pour le propriétaire du pub et sa fille, qui n'ont rien demandé à personne, qui veulent juste faire de leur mieux. A l'envie, parce oui, au début, boire comme un trou et casser des assiettes ça donne envie, nous faire miroiter cette liberté qui parait "sans conséquences" parce qu'on s'en fout on payera plus tard, moi ça me fait envie ... Je vais pas vous mentir. Puis peu à peu à la haine pour cette bande de petits cons prétentieux et antipathique. C'est fort. On sent venir le drame tout en refusant d'y croire. En espérant très très fort que ça n'ira pas jusque là. Ca y va.
Et honnêtement, jusqu'à ce qu'ils arrivent dans le pub, je m'attendais vraiment pas à çà, je ne l'ai pas vu venir, pas dans ces dimensions, pas autant, pas aussi fort. Pour tout vous dire, quand on les voit défoncer les lustres que le restaurateur a passé tant de temps à installer, j'en ai presque eu la larme à l'oeil.
Puis on refuse d'y croire. Comment l'homme peut-il être aussi mauvais. Et pourtant on est obligé d'y croire, parce qu'on sait que c'est vrai. On sait que des hommes dénués de tout sens moral, de toute compassion, de toute conscience, comme eux, ça existe. Le mal à l'état pur. Celui qui file presque la gerbe. Celui donne envie de fermer les yeux et de te dire "c'est pas possible, ça peut pas exister". Et ça, c'est terriblement, magnifiquement bien rendu dans le film.


Et pour çà, j'ai envie de le noter très très haut. Vraiment très haut. Parce qu'un film qui arrive à me faire ressentir ça, c'est une réussite.


Les acteurs sont globalement pas trop catastrophiques. Ils sont même bons, même si certains traits m'ont semblé sur-joués. Probablement plus lié à la réalisation / au scénario qu'au jeu lui même.


Ce qui m'embête, c'est le côté trop manichéen que prend le film. C'est la fausse moralité derrière : "l'argent ne fait pas le bonheur" voire "l'argent te pourris jusqu'à la trogne". C'est cette facilité avec laquelle on tape sur cette "jeunesse dorée qui ne mérite rien", et ce, dès le début du film. C'est le manque de subtilité qu'use le film pour atteindre son apothéose. Je trouve ça regrettable.


Le film avait tout pour réussir et être absolument grandiose, et à cause de certains raccourcis, certaines longueurs, il perd terriblement en puissance. Sérieusement, les origines du Riot Club, la façon dont c'est fait, c'est du bullshit, si c'est pour faire ça comme ça, autant s'abstenir. Ou alors on le fait bien. Certaines scènes sont terriblement dispensables ou peuvent être écourtées, ce qui aurait permis à l'inverse un meilleur portrait des personnages principaux, plus travaillés, plus profond que "le vrai méchant et le fêtard au bon fond".


Honnêtement pendant les 40 premières minutes du film, j'ai presque hésité à l'arrêter tant certains traits étaient clichés et poussés à l'absurde. Trop manichéen, c'est le mot.


Et le film qui aurait pu viser facilement 9 pour son fond et la réalisation soignée de certaines scènes (parce oui c'est joli, c'est bien filmé) tombe malheureusement à un petit 7. Et encore c'est parce que je suis (très très) gentille et que parce que 7 minutes de film m'ont bouleversée et donné littéralement envie de vomir, au point que j'ai détourné le regard de mon écran.

Jush
7
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le 27 avr. 2016

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Jush

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