"Ouuuh... Haaan... Aïe aïe aïe"

Tant d'interjections qui ont fusé dans la salle durant toute la projection de ce film. Un pur carnage, c'est con mais qu'est-ce que c'est bon !


Inutile de s'attarder sur le faux scénario, il est inutile. Ce qu'il faut retenir, c'est qu'on nous sert la preuve de la supériorité artistique d'un film d'action oriental (en l'occurrence Indonésien) face à un film d'action occidental (et plus particulièrement Américain). The Raid est entièrement visuel, et un peu sonore aussi, un vrai spectacle époustouflant. Loin de moi l'idée de dire qu'il soit le meilleur, ou encore qu'il ait (comme l'ont prétendu les journaux) "donné une nouvelle dimension aux films d'action", mais ce qui est sûr, c'est qu'il a donné une vision totalement opposée de celle que j'avais de ces films, et c'est bien la seule chose qui m'importe.


Basé sur un thème basique (de l'action, de l'action et encore de l'action), l'intensité s'accroît sans cesse grâce à de nombreux points cruciaux qui donnent cette ambiance si particulière au film.
Déjà, il met d'avance les éléments superflues de côté, entre autre, le scénario, les décors et globalement les dialogues (même s'il y en a, ils ne sont ni recherchés ni vraiment très intéressant dans le sens où les dialogues vont de paire avec le scénario qui passe lui-même en second plan) pour se concentrer uniquement ce sur quoi il est basé et permettre au spectateur une immersion totale dans le film. Lui offrir un vrai spectacle tout en faisant naître en lui ce dégoût compassionnel envers les "victimes" du film. C'est là la preuve que ce point est une réussite, quand, dans la salle, tout le monde ressent une montée d'adrénaline durant les combats et émet des cris de douleur fictive à la vue de chaque scène exagérément violente.


Sans parler de l'utilisation incroyablement réussie de ce qui les entoure, de ce qui fait l'immeuble même, de ses habitats, de ses ustensiles et de ses reliefs, de sa composition. Notons une utilisation particulièrement incongrue d'un tube halogène (je ne verrai plus jamais les tubes halogènes de la même façon), les défauts de sécurités les plus dangereux d'une porte cassée ou encore les manières les plus rigolotes d'exploser une lampe murale. De ce point de vue, le film est un florilège intense d'innovations dans l'art du combat par combinaisons et enchaînements d'utilisation d'objets. Accompagné d'un jeu de lumière véritablement bien réfléchi et incroyablement bien usé; d'une position de caméra majoritairement bien choisie qui donne cette "dimension" au film; de ralentis qui prennent vraiment un sens esthétique et logique et qui ne sont pas présent pour un simple effet de style ainsi que d'une BO qui donne le ton à l'ambiance, pourfendue de passages calmes et de bruits sonores ressortant du décor qui donnent la tension à avoir devant le film.


Par ailleurs, toute cette tension s'explique également par l'évolution même du film, le commando prêt pour l'attaque, atteint l'étage 6 sans problème, se fait repérer et commence à être pris en embuscade, perd leurs hommes à la pelle, survit tant bien que mal, commence par des armes à feu sophistiquées puis perd en armement pour finir progressivement jusqu'à leurs propres poings. Les combats deviennent de plus en plus long, les scènes se savourent de plus en plus, l'action se vit.


Et pour finir des cascades réussies à merveilles, bien qu'irréalistes restent tout de même dans un certain logicisme acceptable qui empêche la catégorisation trop hâtive et inquisitoire des scènes comme étant improbables. Dans l'inconscient collectif ça marque beaucoup plus les esprits.
Et quand bien même je ne vous aurait pas encore convaincu, sachez que Gareth Evans sait instaurer une hiérarchie de performance combative avec une baston finale au sommet. Alors que vous êtes habituellement conditionné pour admirer des combats entre forces égales, ici, on voit nettement la différence entre chaque personnage, au niveau du combat, du style, des cascades, des rôles, il met en place un véritable classement des prouesses martiales où le moins compétent offre une prestation exceptionnelle et le meilleur en offre une trois fois plus époustouflante. C'est tout simplement magnifique.


En conclusion, quoi de plus intense qu'un film remplit d'action et de scènes de combats qui se donne en spectacle de façon excessive? J'aurais cependant une simple question à poser au réalisateur, Gareth Evans, qu'as-tu donc contre les cous? Que t'ont-ils fait pour que tu t'acharnes sur eux avec une telle détermination? Probablement est-ce l'une des plus belles partie du corps, alors pourquoi te forces-tu à les trancher ou les percer à peu près tous?
Hématophobes s'abstenir absolument.

Notry

Écrit par

Critique lue 342 fois

4

D'autres avis sur The Raid

The Raid
drélium
7

Indonesia Corp

Déjà dans Merantau, on sentait un savoir-faire dans la percussion avec le Pencak Silat, l'art martial Indonésien qui se rapproche pour faire vite du Muay Thai de Tony Jaa. Il ne faisait presque aucun...

le 4 juin 2012

65 j'aime

8

The Raid
SanFelice
7

RaidBullDog

Un groupe de policier mène une intervention (pas très officielle, apprendra-t-on assez vite) dans un immeuble qui sert de base à un groupe mafieux. L'objectif : faire tomber le parrain. Un parrain...

le 1 févr. 2014

56 j'aime

11

Du même critique

Soda
Notry
2

Critique de Soda par Notry

Bon voilà, j'ai fini par regarder quelques épisodes de Soda pour me faire une idée et arrêter de dire que c'était de la merde sans le savoir. Maintenant je peux dire que c'est de la merde en le...

le 17 juin 2012

20 j'aime

4

Les Beaux Gosses
Notry
1

Non non non non non et non !

Non, ce n'est PAS possible. Je ne suis pas du genre à cracher sur un film mais là c'est insupportable, c'est une conspiration du mauvais goût, c'est un coup monté. C'est la théorie du complot je sais...

le 6 juin 2012

19 j'aime

8

Scènes de ménages
Notry
5

Critique de Scènes de ménages par Notry

Au début c'était amusant, les situations comiques étaient assez bien faites, quand on ne riait pas on pouvait au moins sourire. Et puis en général y avait jamais grand chose d'autre à regarder...

le 16 juin 2012

15 j'aime