Il en faut peu

Toujours vivant, toujours cinéphile...

Le genre de films que je pourrais mater plusieurs fois de suite sans me faire chier vraiment.

Alors oui je comprends que certains puissent trouver le film trop contemplatif ou pas assez ambitieux et que finalement ce type de films indé/docu c'est sympa sans plus MAIS perso sur moi ca marche, du début à la fin, du vol de chats surprise au vol de dvd final, en passant par les balades en voiture et le passage au zoo avec les flics...

Le rendu intimiste est vraiment réussi dans ce New York tant nocturne tant lumineux , avec une aura poétique tout le long du film aidé par des visuels granuleux et des couleurs vives et chaudes ,puis des plans qui magnifient à la fois les personnages, la cleptomanie et la solitude du perso principal par des plans proches du sujet et parfois les mouvements de caméra réalistes qui nous emportent(dans la bagnole)

Je sais pas quel film Safdie je préfère finalement, la simplicité et la beauté de celui ci, la douceur de Lenny and the Kids ou Mad Love In New York aussi qui est incroyable, mais je suis vraiment fan du début de carrière des frères.

J'adore la vibe de la BO , de la musique indé bien posée et cool qui nous immerge dans le quotidien bohème d'Eléonore,dont le jeu d'acteur est si captivant et frais(pareil pour Josh) et leur relation amicale est si bien filmé et sans moments clichés.

Des dialogues qui rendent les personnages attachants et les situations exposés toujours intéressantes a regarder.

On a en face de nous une petite merveille libertaire, empli de reverie et d'aventurisme enfantin, un grand film à échelle humaine.

C'est drôle, touchant, travaillé dans le rythme et le montage et avec une esthétique léché lo-fi de gambergeur.

Bref une légèreté qui pour moi est une force, preuve qu'on peut faire de grands films avec pas grand chose, que ce soit les films docu/indé ou les films plus naturalistes.

Un style de réalisation plus alternatif, plus minimaliste et direct qui rend hommage à l'élégante cote est, de la verdure de Boston aux autoroutes hasardeuses. Un conte d'une grande profondeur, des aléas urbains à la scène onirique et nostalgique dans le zoo, dans lequel tout semble possible, échapper à ses peurs, vivre intensément et joyeusement.

Filmé en 16mm, Joshua Safdie nous offre un réel si glaneur et si entrainant , entre les regards qui se croisent, les chapardages et un regard original ,direct et simple sur l'environnement nord américain , ca donne un cinéma très personnel, et donc éminemment pertinent.

Et la fin qui vient sublimer le film, la marginalité de la jeunesse citadine au contact de la faune en captivité, ce film a l'élégance mélancolique d'une photo nostalgique, et tout comme un polaroid capte des souvenirs, le film immortalise les scènes et les moments d'une vie, qui vaut le coup d'être filmé car si parlante, formidable et fantaisiste.

A regarder ,en parler ne peut égaler le plaisir atmosphérique du visionnage.