The Necro Files 2
3.8
The Necro Files 2

Film DTV (direct-to-video) de Ron Carlo (2003)

Notre zombie violeur préféré au chibre démesuré est de retour, grâce à son frère dont le mélange de pisse et de vomi déversé sur sa tombe lui permet d’être ressuscité. Dans la famille Logan, l’activité de serial killer est une tradition à laquelle on ne peut résolument se soustraire, c’est donc reparti de plus belle pour une série d’orgie et de meurtre, entre cannibalisme et nécrophilie dans un esprit totalement dérangé et un second degrés toujours aussi assumé. Le tempétueux Agent Manners revient également pour tabasser des dealers et mener l’enquête au côté de son fidèle coéquipier l’Agent Sloane de toute évidence pas rancunier d’avoir été battu à mort par son collègue dans un ultime excès de colère. On ne peut d’ailleurs pas dire, loin s’en faut, que les personnages aient tellement évolué en 6 ans d’écart, toujours adepte du mot « fuck », Sloane continue de prêcher des leçons de morales et Manners de sniffer de la cocaïne, visiblement pas moins pourri de l’intérieur que le cadavre putréfié de la cible qu’il pourchasse. Finalement, le problème et on s’en rend compte bien trop vite, c’est que Ron Carlo a osé réemployer pas mal de rush du premier film afin de pondre grossièrement la même histoire en poussant tous les curseurs au maximum dans un étalage racoleur de scènes trash, entre autre énucléation d’un pénis servant de sexe-toys à une prostituée violée, sandwich de chair humaine à base de sein et de vagin, quand le zombie ne s’improvise pas yéti des chiottes au point de boucher les cagoinces d’un gros paquet de merde lui obstruant le derch. Ne cherchez pas la complication, ce ne sera jamais plus fin que ça.


Le film est donc construit exactement de la même manière que son prédécesseur, grâce à une succession de saynètes raccordées entre elles par le fil conducteur d’une enquête soporifique, des meurtres sordides et séance de cannibalisme avant que les adversaires ne règlent leur compte dans un studio tout aussi minable que le reste des environnements filmés en DV. Inutile de préciser que la mise en scène est toujours aussi terne qu’auparavant et bardé de faux raccords, aucun effort n’a été fait de ce côté-là ce qui laisse deviner l’opportunisme et la malhonnêteté de cette séquelle dépouillé de la moindre vision derrière. Finalement la seule chose dans laquelle Ron Carlo fera mieux, c’est quant il choisira de s’attarder plus que de raison sur l’anatomie de ses interprètes féminines ce qui aura tôt fait de faire basculer le long-métrage dans le porno gore. The Necro Files avait permis à l’éditeur français Uncut Movies d’en faire l’un des titres phare de son catalogue de distribution. On ne sera donc pas si surpris de retrouver Patrice Carmona et Romuald Falleau comme coproducteurs derrière cette nouvelle itération, mais ils n’ont pas dû aligner assez pour relever l’intérêt et faire monter la sauce. Ils n’étaient d’ailleurs pas les premiers à vouloir en produire une séquelle puisque Lloyd Kaufman s’était également montré intéressé par le potentiel commercial du projet. On ne peut pas dire que les deux Orléanais étaient des producteurs très envahissant puisqu’ils n’ont jamais été présent lors du tournage qui s’est déroulé dans une ambiance bonne enfant. L’affaire s’est néanmoins compliqué lorsque leurs collaborateurs ont dût parcourir la moitié du pays pour trouver un laboratoire qui accepte de transcoder le film sur un master, la plupart ayant refusé en raison du caractère violent, subversif et illicite de ce parangon de connerie et d’obscénités. Finalement, le film aura vu le jour grâce à l’intervention d’un laboratoire de duplication spécialisé dans les productions pornographique, un argument de vente s’il en est que les deux français ne manqueront pas de mettre en avant dans une interview accordé au magasine Mad Movies. Evidemment ce genre de production est toujours difficilement défendable surtout auprès des élites intellectuelles de cinéphile et il sera bien difficile d’y apporter des arguments intelligible pour en justifier le visionnage si ce n’est l’absurde et le grand guignol qui anime l’entreprise. Pas sûr que les amateurs de spectacle transgressif en ressortent pleinement satisfait étant donné le minimalisme des effets gore d’autant qu’il leur faudra quand même payer rubis sur l’ongle afin de pouvoir se le procurer sur les sites d’occasion étant donné sa rareté.


Edit du mois de Fevrier 2024 : Spasmo Video vient de distribuer une nouvelle édition du film également vendu par Uncut Movies pour celles et ceux qui souhaiteraient mettre la main dessus.

Le-Roy-du-Bis
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Créée

le 20 févr. 2024

Modifiée

le 9 mars 2024

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