A bien des égards, le film se révèle très audacieux dans sa volonté de traiter deux thèmes difficiles et encore trop tabous : le sort des seniors tombés dans la solitude et la sexualité du 3ème âge. Il aurait pu s'agir d'un joli tableau tendu comme un miroir un brin cruel vers une réalité déconcertante, avec son rythme lent, à la fois contemplatif et questionnant. Il aurait pu s'agir d'une belle réflexion sur l'automne de la vie, sur les relations familiales qui se délitent, qui pèchent par manque de dialogue, d'écoute, figurant ce fossé parfois spectaculaire qui existe entre les attentes des uns et ce que sont près à concéder les autres. Hélas, à trop vouloir innover sur le sujet, le film choque carrément, et pas du tout parce qu'il parle d'une sexagénaire, fraîchement veuve, venue squatter chez ses enfants réticents et qui s'amourache d'un mec de trente ans son cadet, mais parce qu'il parle d'avantage d'une mère qui s'entiche du petit-ami de sa fille et n'hésite pas le moins du monde à se glisser à son tour dans les bras du bellâtre. Pourquoi? Sans cet élément excédentaire, le film aurait gagné en impact, en force, et en poésie. Là... c'est juste dérangeant, et ennuyant.