Nadia, prof, raide, à l'allure rigide essaie de défendre un élève de s'être fait voler fait voler de l'argent dans sa salle de classe. L'enseignante va tout faire pour trouver le coupable et l'argent. Mais les leçons de morale, les possibilités de rendre de façon anonyme ne fonctionnent pas. Nadia en est peinée, son honnêteté viscérale est mise à rude épreuve. De retour chez elle, la journée grise tourne au noir. Son mari, peu scrupuleux, a utilisé l'argent destiné à payer le crédit de la maison pour l'achat d'une pièce de moteur pour son camping-car. Du coup les huissiers sont mis sur le coup, le couple a trois jours pour rembourser. Le camping car s'avérant invendable, Nadia n'a plus que son courage et sa détermination pour réunir la somme demandée.
Ce film est une rareté, non pas parce qu'il vient d'un pays dont on voit peu la production (la Bulgarie) mais parce qu'il y a des mois que je n'avais pas vu un film avec un tel suspens. Bien plus fort que de nombreuses productions plus riches, plus commerciales, "The lesson", fait avec des bouts de ficelle, tient en haleine les spectateurs, faisant même hurler la salle lors de certains rebondissements alors que rien de sanguinolent ne se passe, juste les péripéties toutes simples d'un scénario qui fonctionne à plein régime, le manque d'argent étant un sujet parlant pour beaucoup de monde.
Seulement, il ne suffit de belles idées scénaristiques, il faut en plus d'une mise en scène inspirée, un propos et une toile de fond intéressante. Ici, il y a tout, une caméra présente qui filme au plus près son héroïne pour mieux nous mettre en empathie avec elle et surtout le portrait culotté d'une Bulgarie qui s'essaye à l'économie de marché, avec ses nombreux petits escrocs, ses usuriers mafieux et une population prise à la gorge qui est prête à balancer aux orties le fond d'honnêteté qui reste. Dans ce monde où les valeurs ne sont plus que celle de l'argent et de la vitrine consumériste, Nadia, telle une abeille emprisonnée dans une bouteille, se heurte constamment à cette réalité, emportant le spectateur dans cette course poursuite haletante où s'emmêlent le vice et la vertu.
La fin sur le blog
http://sansconnivence.blogspot.fr/2015/09/the-lesson-de-kristina-grozeva-et-petar.html

pilyen
8
Écrit par

Créée

le 9 sept. 2015

Critique lue 693 fois

7 j'aime

1 commentaire

pilyen

Écrit par

Critique lue 693 fois

7
1

D'autres avis sur The Lesson

The Lesson
Jihel
7

Un petit "conte moral" assez réussi.

Une enseignante, ayant donné une leçon de morale à ses élèves à l'occasion d'un vol qui s'est produit dans sa classe, se trouve confrontée à un enchaînement de situations qui la conduisent à...

le 17 sept. 2015

2 j'aime

The Lesson
YgorParizel
8

Critique de The Lesson par Ygor Parizel

Ce drame bulgare s'inscrit dans une certaine tendance au cinéma des pays balkaniques à faire dans le social. La Leçon raconte les quelques jours de détresse d'une mère et professeur de collège...

le 12 nov. 2018

1 j'aime

The Lesson
In_Cine_Veritas
3

Opposition manichéenne des genres

The lesson fascine par son manichéisme. Durant tout le film, la distribution des actions entre les personnages est binaire. Ainsi, les bonnes actions sont exclusivement féminines alors que les...

le 10 nov. 2018

1 j'aime

Du même critique

Habibi
pilyen
4

Bibi n'a pas aimé

Il y a des jours où j'ai honte, honte d'être incapable d'apprécier ce qui est considéré comme un chef d'oeuvre par le commun des mortels. A commencer par mon libraire spécialisé BD qui m'a remis...

le 31 déc. 2011

34 j'aime

7

Grand Central
pilyen
3

Grand navet

J'ai vu le chef d'oeuvre de la semaine selon les critiques. Hé bien, ils se sont trompés, c'est un navet et un beau ! Cette fois-ci, ils ont poussé le bouchon tellement loin qu'ils risquent d'être...

le 28 août 2013

25 j'aime

18

Les Fantômes d'Ismaël
pilyen
3

Parlez-vous le Desplechin ?

Je le dis d'emblée, je n'ai jamais été fan du cinéma de Mr Desplechin. "Les fantômes d'Ismaël" confirment que je ne parle pas et ne parlerai jamais le "Desplechin" comme se plaît à dire le...

le 18 mai 2017

24 j'aime

1