Pervers pépère

Je me suis procuré ce film parce que j'adore Kevin Kline. Pour ce rôle, il a dû faire pas mal d'exercice afin de se rajeunir de plus de 10 ans. C'est d'ailleurs fou de voir à quel point il est bien conservé pour un mec de plus de 60 balais ! Je ne pense pas réussir un tel exploit à cet âge.

Le film est malheureusement très décevant. Le récit est très pauvre dans le développement de ses thèmes. Au final, ce ne serait pas un biopic sur Errol Flynn, le film serait passé totalement inaperçu. Peut-être les auteurs n'ont-ils pas voulu égratigner la légende ? Ou bien ont-ils trop cherché à retranscrire ce que l'on sait, sans risquer de réinventer certains passages en allant plus loin ? Ne fut-ce que le travail ds personnages est bâclé : lorsqu'on nous apprend durant le générique que la mère a été condamnée pour négligence envers sa fille, on se dit 'ha bon ?'. Quand on voit le portrait dressé de la star, on se dit qu'il n'était pas si obsédé que ça. C'est dommage parce qu'il y avait là tous les ingrédients pour faire un bon film sur la manipulation, le désir d'être connu. Mais tout tombe à plat, tout est traité superficiellement.

La mise en scène n'aide pas non plus : on se croirait dans un téléfilm friqué. Téléfilm parce que le découpage manque vraiment d'intérêt (c'est très plan plan) ; friqué parce que la reconstitution est agréable, même si tout est trop propre (comme souvent dans les biopics se déroulant il y a plus de 20 ans). Les acteurs ne sont pas mauvais en soi, mais les rôles sont tellement pauvrement écrits qu'aucun n'a vraiment l'occasion de nous épater ; du coup, on s'attarde plus sur le régime de Kevin Kline, les décolletés vertigineux de Sarandon et le joli minois de Fanning.

Bref, "The last of Robin Hood" n'a pas vraiment d'intérêt, on s'ennuie d'un bout à l'autre, ce qui est dommage au vu du casting et du sujet.