Ainsi l'agence Kingsman est née. Un préquel moins réussi mais tout de même sympathique.

Ma vidéo critique sur The King's Man - Première mission

Les deux premiers opus de Kingsman, réalisés par Matthew Vaughn, étaient des long-métrages très appréciables. Entre le premier opus qui offrait un nouvelle vision des agents secrets et le deuxième opus qui est un peu en dessous mais quand même un bon long-métrage pour les fans, il avait de quoi plaire quand même aux fans malgré quelques défauts. Et puis, alors que les fans de la licence attendent la suite avec un troisième opus (surtout quand on voit la fin du 2), Matthew Vaughn revient aux commandes afin de réaliser le préquel de Kingsman avec leur première mission officielle. C’est assez surprenant de voir ce choix mais, comme Matthew Vaughn est toujours là et qu’il a réalisé les deux précédents opus, il y avait de quoi partir confiant sur le projet. Mais que vaut réellement ce préquel de Kingsman ? En vérité, ce n’est pas mal, il y a de quoi passer un moment sympathique devant ce long-métrage malgré ses défauts et malgré qu’il ne soit pas à la hauteur des deux premiers opus.

Positif

• Orlando Oxford (Ralph Fiennes) est un homme de la haute société qui a perdu sa femme et qui cherche à protéger son fils plus que tout après ce qui s’est passé. C’est un homme qu’on comprend quand on se met à sa place. Certes, il sait se défendre et il a beaucoup de classe mais c’est aussi un père qui a peur de perdre son fils comme il a déjà perdu sa femme, il est normal qu’il veuille l’empêcher de partir d’ici. Son coté surprotecteur est justifié pour des bonnes raisons. Sinon, c’est un personnage attachant et qui fonctionne bien en tant que personnage principal.
  Conrad Oxford (Harris Dickinson) est le fils d’Orlando et, malgré les interdictions de son père, il aimerait s’engager dans l’armée pour aller se battre et protéger son pays tout en voulant découvrir le pays. C’est un garçon sympathique qui sait se défendre tout seul malgré les risques et qui a un développement intéressant par rapport à son père et ce qu’il traverse.
  Polly Walkins (Gemma Artenton) est une nanny du manoir des Oxford. Contrairement aux autres nannies, elle semble manquer de bonne manière tout en ayant un certain caractère pour ne pas se laisser faire. Ce personnage est génial ! Elle est très efficace et talentueuse, on voit bien que Orlando n’irait pas loin sans elle. Franchement, c’est le personnage le plus efficace de ce long-métrage.
  Shola (Djimon Hounsou) est un domestique et ami proche d’Orlando et Conrad. Il a toujours été là pour les entraîner et les protéger et il compte bien assurer son poste en continuant de les protéger malgré les risques. C’est un personnage assez discret mais c’est un véritable ami sur lequel peut compter Orlando quand ça ne va pas.
  Le roi Georges V (Tom Hollander) est un puissant roi qui gère l’Angleterre de son mieux pendant que les autres régents se battent comme des enfants. C’est un politicien qui se donne au maximum pour éviter cette guerre malgré certaines difficultés, il est assez intéressant à suivre, surtout dans son amitié avec Orlando.




• Le Berger est un homme mystérieux qui est déterminé à provoquer une guerre mondiale et à détruire l’Angleterre pour ce qu’elle est devenue aujourd’hui. Le fait qu’on ne voit jamais de qui il s’agit rend le personnage très intriguant et nous donne envie d’en savoir plus sur lui et ses motivations. Même le fait qu’il considère ses hommes et femmes de main comme de simples animaux renforce sa méchanceté. Le moins que l’on puisse dire, c’est que c’est un méchant principal qui fait le café.
  Raspoutine (Rhys Ifans) est au service du Tsar Nicolas II et qui arrive à le dominer tout en ayant beaucoup de pouvoir sur lui et sur le pays, surtout avec sa sorcellerie. C’est un homme détestable mais un méchant qui fonctionne bien ici, surtout si le berger lui a promis d’avoir encore plus de pouvoir que maintenant (ce qui est une possibilité ici). D’ailleurs, de tous les sous-fifres, c’est le seul qui se démarque des autres. Ca fait au moins un méchant secondaire qui fonctionne ici (surtout quand on connaît le personnage de base).




• Le long-métrage démarre en Afrique du Sud avec la famille Oxford qui vient rendre visite à un ami d’Orlando, dans un camp au milieu de milliers de morts, avant qu’une fusillade éclate et ne tue sa femme sous les yeux de son fils. C’est une introduction qui fonctionne bien pour présenter les personnages et pour comprendre ce que ressentent Orlando et Conrad après ça, y compris dans leur manière d’agir. Aussi, cette introduction peut être vu comme le signe que le monde a besoin d’une agence spéciale pour arrêter ce genre d’individus (même si c’est un détail).




• Une guerre à échelle mondiale semble se préparer dans l’ombre. Plusieurs personnes décident alors de créer une agence afin d’arrêter cette guerre, dont Orlando Oxford qui semble déterminé à protéger son fils de la guerre Mondiale. C’est une histoire intéressante transformée en course contre-la-montre pour savoir si ils réussiront à arrêter cette guerre.




• En terme de symbolisme, il y a pas mal d’éléments intéressants, que ce soient les bagues des animaux du berger qui les représentent comme des animaux pour lui mais aussi ce que signifie ces animaux, Conrad pour son père, la guerre pour Conrad… Bref, il y a pas mal d’éléments de symbolisme intéressants dans ce long-métrage.




• La fin de ce long-métrage est une fin méritée après tout ce que nos personnages ont traversés mais c’est aussi une fin qui annonce des beaux jours pour l’avenir. Cette fin donne envie de revoir les précédents opus pour voir le niveau qu’à pris l’agence Kingsman depuis ces débuts. C’est réellement une faim qui fait plaisir à voir.




• L’opposition entre les Oxford et le berger et ses acolytes est assez bien amenée. Au début, aucun des deux ne fait attention à l’autre mais, plus le temps avance avec Oxford qui contredit leur plan, et plus le conflit devient important. Franchement, cette opposition entre les deux camps évolue d’une façon intéressante.




• En terme d’effets spéciaux, ce n’est pas aussi beau que dans les précédents opus mais on sent que ça a été travaillé. En effet, les effets spéciaux sont réellement de qualité et nous offrent des moments assez convaincants. Après, ils ne sont pas parfaits mais ils sont réellement efficaces.




• Il faut admettre que la majorité des évènements de ce long-métrage étaient assez inattendus, ils réussissent à surprendre tout en fonctionnant. En effet, en dehors de l’identité du berger, le reste des choses était assez inattendu, surtout sur les « penchants » de Raspoutine…




• La relation père-fils qui se développe entre Orlando et Conrad est intéressante à suivre. On y suit un père qui refuse de voir son fils partir alors que son fils rêve d’explorer le monde. Cela va aboutir à une évolution intéressante de nos deux personnages à travers cette relation.




• L’univers de Kingsman arrive à s’élargir en expliquant des moments de la création de l’agence mais aussi à offrir des nouveaux méchants (dont des figures de l’histoire) qui s’intègre dans cet univers. Bref, on peut dire que l’univers de Kingsman a réussi à s’élargir.




• En dehors d’un ou deux acteurs secondaires, la majorité des acteurs et actrices sont investis dans leurs rôles et ça se voit. Chacun(e) d’entre eux se donne dans son rôle pour nous offrir une belle prestation, surtout les rôles principaux qui sont très bons.




• Les seules réelles évolutions qu’on suit à travers ce long-métrage sont celles d’Orlando et Conrad. Là où Polly et Shola n’ont pas d’évolution, Orlando et Conrad en ont chacun une intéressante à suivre en fonction de ce qu’ils vont traverser.




• Au départ, on pourrait penser que l’émotion ne serait pas présente mais, en vérité, l’émotion de ce long-métrage est efficace. En effet, même si ça ne donne pas envie de pleurer, certaines scènes sont réellement touchantes et ne laissent pas indifférents.




• Les costumes sont toujours aussi soignés. Ici, nous avons encore des beaux costumes bien travaillés et qui définissent bien les personnages en fonction de ce qu’ils sont. Franchement, rien à redire sur les costumes qui sont toujours très réussis.




• Les musiques de ce long-métrage sont superbes. Non seulement, elles arrivent à raconter ce qui se passe à l’image mais en plus, certaines d’entre elles fonctionnent bien dans les combats (comme le combat face à Raspoutine par exemple).




• Les décors sont assez jolis. En effet, la majorité des décors de ce long-métrage fonctionnent bien et nous offrent des lieux assez bien soignés dans l’ensemble, tout en offrant des nouveaux lieux à voir par rapport aux précédents opus.




• En terme de mise en scène, c’est toujours d’aussi bonne qualité. Matthew Vaughn continue de soigner sa mise en scène pour bien nous faire comprendre ce qui se passe sans que les dialogues aient besoin de nous l’expliquer.




• Dans ce long-métrage, on a des références assez sympathiques aux autres long-métrages sans que ce soient des références forcés. On peut suivre ce long-métrage sans être obligé de reconnaître les références.




• Si il y a un point sur lequel le long-métrage est irréprochable, ce sont ses chorégraphies. En effet, malgré le peu d’action qu’il y a, chaque chorégraphie a été travaillée et ça se voit.

Négatif

• Autant le berger a un petit développement, autant les méchants secondaires ne sont pas très développés en dehors de Raspoutine. Mais bon, si Raspoutine est si bien développé, c’est parce qu’on connaît le personnage de la véritable histoire, alors on est tout de suite convaincu. Mais pour le reste, on ne les connaît pas et on ne sait pas pourquoi ils sont aussi motivés à obéir au berger pour vouloir provoquer une guerre mondiale. C’est un détail mais ça aurait été intéressant de les développer un peu pour qu’on comprenne un peu mieux leurs motivations.




• Non pas que la mise en scène d’action est mauvaise mais elle semble légèrement moins inspirée que celle des deux précédents opus. Après, la mise en scène reste assez travaillée malgré un passage étrange du point de vue des épées pendant le duel final (pourquoi ce choix de plan ?). C’est juste que les moments d’action sont moins convaincants que dans les précédents opus (malgré les belles chorégraphies).




• Comme il a été dit précédemment, il est regrettable que Polly et Shola n’ont pas d’évolution dans ce long-métrage. Que ce soit au début ou à la fin, on retrouve exactement les mêmes personnages. Peut-être que ça aurait été meilleur de leur apporter un petit développement, surtout avec l’agence de Kingsman qui commence à se créer dans ce long-métrage. Mais bon, ce n’est pas dramatique non plus.




• Encore une fois, nous avons un (voir deux) méchants qui ne sont pas à la hauteur de Richmond Valentine (joué par Samuel L. Jackson dans le premier opus). C’est un détail mais, malgré que Raspoutine soit très bien interprété et que le berger arrive à faire un méchant assumé, ça reste regrettable qu’il ne soit pas à la hauteur de Valentine. Enfin, ça semble très difficile d’être au niveau de Valentine aussi.




• Les acteurs s’en sortent bien dans la majorité, excepté Valérie Pachner. Non pas que ce soit une mauvaise actrice mais elle ne donne pas l’impression de s’investir dans son rôle, même pour une méchante sans cœur. Il y a aussi Daniel Brühl qui ne donne pas l’impression d’être à fond, mais lui ça passe encore. Bref, on aurait pu avoir un jeu d’acteur plus investi de la part de Valérie Pachner.




• Les ralentis peuvent fonctionner dans des moments d’action intenses ou pour symboliser quelque chose d’important, ce n’est pas toujours le cas ici. Non pas que les ralentis sont mauvais mais certains ralentis sont utilisés à des moments étranges, comme au début quand Conrad affronte Shola et qu’il esquive un coup d’épée, un ralenti de ce petit passage n’était pas nécessaire.




• Étrangement, il y a eu un élément très prévisible de ce long-métrage, c’est l’identité du berger. Rassurez-vous, vous ne serez pas spoiler ici mais l’identité du berger est évidente quand on y réfléchit. Ou alors, c’est moi qui ait deviné trop facilement…




• Il y a un détail assez perturbant par rapport à Archie Reid. Ce n’est pas un mauvais personnage mais, c’est à se demander pourquoi ça finit de cette manière pour lui. (PARTIE SPOIL pour plus de détails).

Au final, ce préquel de Kinsgman a été un préquel sympathique à découvrir malgré qu’il ne soit pas au niveau des deux précédents opus. Nous avons une mise en scène travaillé, des personnages principaux sympathiques et intéressants à suivre, une action assez bien gérée (surtout dans les chorégraphies), des acteurs et actrices investis dans leurs rôles, des belles musiques et de l’inattendu qui fonctionne bien. Après, il est vrai que l’identité du berger peut être facilement deviner (pour ma part en tout cas), que les méchants secondaires manquent de développement et que certains ralentis n’étaient pas nécessaires. Malgré tout ça, c’est un préquel qu’il sera intéressant de voir pour les fans des films Kingsman. Pour ma part, j’ai passé un bon moment et je ne regrette pas de l’avoir vu au cinéma. Même si les deux précédents opus sont meilleurs, c’est tout de même un préquel qui saura satisfaire les fans sans nous offrir meilleur que ce qui a déjà été fait.