Ensemble, c'est tout

Les survivals en couple proposent toujours la même rengaine : au bout d'un moment on découvre que les deux tourtereaux ne sont pas si bien que ça, l'auteur intègre alors des infos cachées jusque là : elle a fait ceci, il a fait cela, et ils s'en veulent secrètement... C'est un peu facile.

Heureusement toute l'intrigue ne repose pas là-dessus ; en fait le concept tel qu'imaginé par le méchant invisible est plutôt intéressant, car on sent bien qu'il manipule ses personnages, qu'il profite de leurs failles et que les gâteries ne sont qu'un leurre pour pousser les participants à craquer plus vite. Les personnages sont intéressants et leur détresse est bien exploitée. Mais la manière de les faire craquer est un peu trop spécifique, basée sur des faits ignorés des spectateurs qui vont donc avoir des explications après coup. Ce qui signifie un moment gênant où les personnages se parlent mais surtout parlent pour que le spectateur comprenne.

La mise en scène fonctionne. Le découpage est varié et la manière dont la pièce est investie permet de la segmenter et ainsi d'éviter l'ennui du spectateur (à force de rester toujours au même endroit). Le montage fonctionne mais on a parfois du mal à croire que ça ne fasse qu'un ou deux jours ; quelque part ça rejoint ce que ressentent les personnages puisqu'on aurait pu penser que la séquence couvrait plus qu'un jour, mais en même temps ce jeu de temporalité n'est pas vraiment exploité frontalement par le cinéaste, surtout que les spectateurs ne sont jamais vraiment immergé dans cette blancheur, à aucun moment on ne ressent vraiment cette pression comme les personnages la subissent. Les acteurs font du bon boulot.

Bref, ça se regarde mais certains choix sont discutables.