Pour gagner cinq millions de dollars, Frith et Michael doivent passer cinquante jours enfermés dans une immense pièce peinte d'un blanc immaculé.

Pas de temps à perdre en fioritures introductives, "The Immaculate Room" a le mérite de nous plonger immédiatement au cœur même de son concept alors que son couple franchit avec enthousiasme le seuil de cette mystérieuse pièce. La découverte des quelques rares signes d'aménagement des lieux en leur compagnie (un lit, une salle de bains adjacente, un distributeur de nourriture et un bouton pour mettre fin à l'expérience) est bien entendu le prétexte idéal pour faire la connaissance de ces cobayes volontaires, définis assez vite dans une opposition caricaturale de caractères (lui est un artiste extraverti qui porte une chemise à fleurs, elle est une femme réservée mais réfléchie qui porte un pull terne, subtil hein ?). Cela va être évidemment la grande faiblesse de notre séjour avec eux dans cette "Immaculate Room" avant tout pensée pour faire exploser les liens qui unissent ce couple en les confrontant, outre l'isolement à long-terme dans cette pièce vide, à divers marqueurs de leurs failles les plus intimes.

En tant que tels, ces subterfuges chargés de créer de nouvelles dynamiques entre Frith et Michael parviennent à rendre cette captivité clairement moins ennuyeuse qu'elle aurait pu l'être mais tout ce sur ce quoi ils débouchent en termes de dangers, amplificateurs de traumas ou autres tentations en reste à un champ de conséquences horriblement convenues, toujours peu à même de créer un véritable effet de surprise sur le sort des deux personnages pris au piège d'une écriture trop limitée à leur égard.

Ce manque d'imagination cantonne "The Immaculate Room" à une énième variation autour de la dislocation d'un couple au sein d'un contexte certes en lui-même hors norme mais dont tous les éléments perturbateurs et leurs effets ne sont finalement qu'un condensé d'obstacles/révélateurs très ordinaires des fissures d'une relation amoureuse.

Jamais totalement désagréable, plutôt maîtrisé au niveau de l'environnement de son huis-clos et pouvant compter sur la prestation solide de son duo d'interprètes Kate Bosworth/Emile Hirsch, "The Immaculate Room" n'en demeure pas moins une expérience très oubliable.

RedArrow
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le 10 sept. 2022

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