The Hills Run Red
5.5
The Hills Run Red

Film DTV (direct-to-video) de Dave Parker (2009)

Une colline sur laquelle il vaut mieux fermer les yeux

Avec sa cover immondément cheap (je me devais d'inventer un mot pour l'occasion), j'ai longtemps pensé que The hills run red était un DTV pourri, qui plus est un rip-off de La colline a des yeux, vu le titre. Mais à force de voir le nom du film revenir sur le net, j'ai eu progressivement l'impression qu'il fait partie des slashers récents importants. Je croyais que The hills run red remontait à plus loin que 2009, car il semble avoir réuni pas mal de fans déjà ; j'ai vu sur plusieurs sites des fans ayant reproduit le masque du tueur, alors que pour Chromeskull, du sympathique "Laid to rest", on ne trouve rien !

J'avais déjà vu un autre film du réalisateur Dave Parker, à savoir Les morts haïssent les vivants. C'était moyen, ça cause d'un manque de... moyens. J'ai donc été surpris, et ravi pour lui, d'apprendre qu'il ai pu continuer sa carrière et dégoter un meilleur budget : The hills run red est distribué par une filière de Warner Bros et par Dark castle, et en plus il y a la chanteuse Sophie Monk (assez connue aux USA on dirait) qui a accepté de se déshabiller pour le film, tout de même ! Au point de passer la moitié de son temps à l'écran topless.
J'ai eu le regret de constater, dès les toutes premières images, que The hills run red adopte tous les clichés et tics de mise en scène des films d'horreur récents à gros budgets, du coup je suis moins étonné qu'il soit lié à Dark castle (cf La maison de l'horreur, Le musée de cire, et 13 fantômes, beurk) ; est-ce que c'est eux qui, pour qu'un film bénéficie de leur aide, imposent tous ces effets horribles, ces flashs, ce montage très cut, ces sons tonitruants, etc ?
The hills run red démarre avec une belle idée néanmoins : on voit un enfant devant un miroir (brisé, bah oui, sinon ça ne va pas), qui tire la peau de ses joues, pour la couper aux ciseaux. Et il continue de se défigurer ainsi, avant de mettre sur son visage un masque de poupée.
Mais avant la fin de la séquence, il est obligé de montrer sa chair à vif, en grimaçant et en gueulant de façon poussive et irraisonnée, juste pour l’effet gratuit produit sur le spectateur… -sigh-

L’histoire de The hills run red se situe entre Cigarette burns de John Carpenter et Le projet blair witch, puisqu’il est question d’un film si horrible qu’il a provoqué des morts et qu’on l’a enterré, et d’un groupe de jeune qui part en forêt avec un équipement vidéo, à la recherche du film légendaire.
Le titre du film et du film dans le film, quant à lui, est le même qu’un western italien, mais les scénaristes ont fait le choix futé d’en faire mention, via le héros qui, dans sa recherche du film d’horreur, a reçu des mails à propos du western.
Le héros, Tyler, est obsédé par le film et son réalisateur, qu’il cite sans cesse ; il semble regarder sans cesse des vidéos autour du film alors même que ça ne l’avance en rien dans sa quête, … Son ami cinéphile ne le comprend pas, "this thing is only famous because it’s so obscure", mais le héros veut le voir justement car si peu de gens l’ont vu, il veut être un pionnier. Tout ça est exposé sans tellement de finesse, mais en y repensant, j’apprécie quand même car ça me rappelle ma propre situation, et ces mois que j’ai passés à chercher désespérément à acquérir la VHS de Mad mutilator, même si rien ne me disait que le film allait valoir le coup.
Dans The hills run red, Tyler a comme piste la fille du réalisateur. Elle est devenue strip-teaseuse, et du coup, il est bien obligé d’aller la voir à son boulot. Elle ne tarde pas à l’inviter sans sa chambre d’hôtel, et se shoote devant lui. La subtilité n’est pas le point fort du film. Dans un même temps, la copine du personnage principal le trompe avec son meilleur ami. Bon, au moins ça apporte un beau montage alterné, avec la scène de strip-tease de Sophie Monk.
Notre héros, voyant dans quel état est cette pauvre fille… la ligote et la séquestre pendant des jours pour qu’elle décroche de la drogue ! Le pire, c’est qu’elle en est reconnaissante ensuite, et accepte de le suivre dans sa quête du film perdu !

Comme moi à l’époque où j’étais obsédé par les films de Norbert Moutier, Tyler a envie de faire un documentaire sur The hills run red.
Il a drôlement de chance, puisque les lobby cards du film lui servent de pistes. Il y en a une qui représente une simple station service (allez savoir pourquoi), et il parvient à la retrouver.
Le type est fort, en pleine forêt, il arrive même à reconnaître deux arbres qui auraient servir à une scène du film !
Durant cette escapade, on se rend compte, sans trop d’étonnement, que le tueur du film est bien réel. Pendant longtemps, il ne se manifeste que par des apparitions furtives, en posant par exemple sa main au premier plan, avec un bruit tonitruant soudain. Que je suis las de ce type de conneries…
Un des héros, conscient de se retrouver dans une situation de film d’horreur, mais étant adepte de ce style de cinéma, a évité les erreurs habituelles des personnages de slashers : il a pris un portable et un flingue. L’idée de détourner les règles du slasher était intéressante, mais n’est pas du tout exploitée.
Le fait que le groupe soit doté d’un équipement de tournage est mieux exploité par contre.
C’est en revoyant ses rushes que Tyler aperçoit la silhouette du tueur, Babyface (mais il ne s’en inquiète pas plus que ça, bon…). C’est grâce au micro de sa caméra, relié à un casque sur ses oreilles, que le héros entend des bruits suspects, au loin, dans les bois.
Il y a une scène où le héros interviewe la strip-teaseuse, on ressent une certaine proximité, et la fille retourne la caméra vers lui, poussant alors la complicité plus loin ; le rapprochement entre les persos est amené assez efficacement.
Et il y a un gag bien trouvé, qui fait penser à une anecdote de tournage crédible, lorsque Tyler interviewe un autochtone qui ne dit rien d’intéressant, et ne lâche une grosse info qu’après la caméra coupée. Tyler le fait recommencer, sans expliciter pourquoi, pensant que c’est assez clair, et le type repart dans ses histoires ennuyeuses.
J’ai trouvé ça bien que les gens de la campagne, en étant simplement interviewés, soient traités comme des personnages normaux… ah mais non, en fait ils s’avèrent être les rednecks tarés classiques.

Quand le tueur arrive enfin, il est assez décevant. Les meurtres n’ont aucune originalité, ils sont loin d’être aussi spectaculaires que ce qu’on nous promettait, surtout que les plans sont très courts, comme pour masquer la pauvreté des effets spéciaux.
Babyface a un masque badass, mais par contre le reste du costume est risible (il a juste une veste rouge, et des accessoires de bébé accrochés autour du cou…)
Après un twist prévisible, les 30 dernières minutes du film sont absolument grotesques.

Je sais pas pourquoi j’ai cru que ce film pourrait être bien… d’ailleurs je n’y croyais pas tant que ça, mais j’aurais aimé être surpris. Il y a de bonnes idées, mais perdues au milieu d'un tas de clichés et d'idioties.

Créée

le 11 avr. 2014

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Wykydtron IV

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