Pour le genre, ça passe...

Au risque de me faire pourrir, je trouve ce « Green Inferno » bien plus appréciable que le « « « chef d’œuvre » » » de Deodato. « Cannibal Holocaust » que beaucoup mettent sur un piédestal au nom d’un propos de fond soi-disant écologiste et anticolonialiste, alors même que le film use de tous les codes issus du père de l’anti-cinéma Jacopetti, avec la circonstance aggravante de ne pas maîtriser ses principes narratifs.

On ne va pas se mentir, la même arnaque est à l’œuvre ici. Roth à des prétentions écologistes, notamment par le biais d’un documentaire animalier sur la mort des requins, documentaire narcissique ou on le voit à l’image les 3/4 du temps… Dans son salon. Les films de cannibales, c’est un peu comme si vous regardiez « District 9 » en découvrant à la fin que la note d’intention est une apologie de l'apartheid, cette idée saugrenue qu’un film aurait un message opposé à celui que l’on constate distinctement. Ce qui rend « Green Inferno » amusant et transgressif (un peu), c’est l’idée de montrer cette bande de bobo gauchistes friqués et moralisateurs se faire démembrés et manger, mais surtout constater à quel point ce sont des gros connards, notamment par le biais du leader du groupe. Ce n’est pas tant le propos le souci que le travestissement de ce dernier qui me dérange dans le genre "Cannibale", j’apprécie énormément de films avec un propos de fond auquel je n’adhère pas du tout (L’enfer du devoir de Friedkin).

Sinon, je trouve le film plutôt divertissant, les scènes gores sont sympathiques, même si relativement limités. Le crash d’avion dans la jungle n’est pas honteux et passe vraiment bien. Pas d’ennui à l’horizon, pas d’animaux tués pour les besoins du tournage, « Green Inferno » est dans la moyenne haute des films du genre. Concernant le propos de fond, si vraiment la dénonciation de la déforestation et la critique du monde civilisé est l’intention, il faut penser à changer de communicant.