Guy Ritchie est de retour ! Et bel et bien dans le genre qui l’aura fait connaître. Parce que si le réalisateur n’a pas manqué d’enchaîner les projets récemment (ça fait à peine 8 mois que son Aladdin est sorti en salles) avec des tentatives souvent vaines de lancer des franchises (résultats pas assez convaincants pour The Man from U.N.C.L.E et bide total pour sa relecture du Roi Arthur, alors qu’il prévoyait près de 5 films…), c’est bien dans cette banlieue londonienne qu’il retrouve son style de prédilection et qu’il ne peine donc pas à se remettre une bonne partie du public en poche.


Ceci entre autre parce que The Gentlemen est vraiment bon. Telle la comédie déjantée et politiquement incorrecte qu’on aime retrouver lors des débuts d’année trop calmes.
Le pitch’ part d’une idée simple : confronter fiction et réalité, comme si les personnages nous racontait une histoire en prenant le temps de poser certaines bases, par le biais d’un montage et d’une écriture si spécifique à Guy Ritchie, mais non dénuées de nouveautés, que les fans ne peuvent qu’apprécier.
Et même si, comme assez souvent dans sa filmographie, on pourra perdre le fil à quelques moments (le rythme évolue à une vitesse folle, si bien que si on décroche, c’est souvent difficile de récupérer le cours des évènements), c’est tout de même sacrément bien agencé et bien amené.


En s’entourant une nouvelle fois d’une palette d’acteurs au combien talentueux, et de possiblement celui qui pourrait devenir son nouvel acteur fétiche, Charlie Hunnam, le réalisateur britannique apporte une immense variété de personnalités, toutes aussi fun, mais aussi bien écrites les unes que les autres.
Du côté du casting, McConaughey est très classe dans la peau de ce riche sociopathe qui accepte un peu près tout si ce n’est pas qu’on vienne s’en prendre à sa femme là où son bras droit interprète par Hunnam (qui pour le coup tiendrait même plus le rôle principal à notre avis) est parfait dans son rôle double de gentleman paisible à même aussi de tomber dans le pétage de plombs total !…
Et que dire de Hugh Grant et surtout de Colin Farrel, tous deux à crouler de rire, mais dont on ne vous dira rien pour garder pleinement la surprise.
A côté de ce casting principal, On retrouve également des habitués comme Eddie Marsan dans un petit rôle (mais pourtant l’une des scènes les plus hilarantes et dérangées du film) ou des nouveaux venus tels que Henry Golding ou Michelle Dockery, bien connue des fans de Downton Abbey.


Pas exactement ce qu’on appellerait un film de gangsters, mais un mix de tout ce qui se fait de plus pourri, mafieux, complotiste dans certains milieux, Guy Ritchie mélange les mondes avec flegme et classe, à l’image du parfait Gentleman anglais.
Proposant un univers complètement caricaturé dont une scène énorme dans un HLM de banlieue de Londres et une autre incluant un train, on saluera aussi les dialogues qui fonctionnent à merveille avec cet humour so british.


Le tout est très prenant, drôle et dans la continuité de ce que faisait Ritchie avant son incursion un poil trop longue vers le blockbuster il y’a quelques années ce qui confirme bien un retour aux sources pour lui.
Il faut certes suivre ce rythme et ce récit si particuliers et si un second visionnage pour éventuellement saisir des subtilités qu’on aurait pas capter la première fois, pourrait être fort utile, cela n’en serait aucunement déplaisant tant on passe un bon moment devant ce film.


Comme porte d’entrée pour découvrir ce cinéma de Guy Ritchie, ce n’est probablement pas la plus facile d’accès mais c’est de toute évidence, un retour jouissif, déjanté, trash, avec aucune limite pour Guy Ritchie. Il s’est fait plaisir et le résultat est diablement efficace.

CharliVgn
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le 15 janv. 2020

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CharliVgn

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