Le cynisme devrait toujours être exempt d'humour gras

Tout le monde connaît Sacha Baron Cohen pour ses films caricaturaux de clichés stéréotypés mais s'attaquant souvent de plein fouet et sans équivoque à certaines tares de notre société. Ici, ce sont les dictateurs qui passent à la casserole. Sacha à cette particularité très appréciable d'oser dire tout haut ce que les gens pensent tout bas ou simplement ce que les dirigeants et les médias évitent d'ébruiter (sur des sujets très répandus évidemment).
C'est donc pour cela que la majeure partie de ses films sont si appréciés et font autant de bruit à leur sortie.

Cependant, là où Ali G malgré un humour décalé parvenait à faire rire et dénoncer d'une certaine manière la corruption politique et les conflits raciaux, dans The Dictator, même si nombre de situations s'en retrouvent fortement appréciées ou amusantes, elles sont à chaque fois ponctuées de notes grasses complètement exécrables et affligeantes. The Dictator est donc une vraie comédie humoristique dont les situations peuvent même amener à des réflexions sérieuses. Seulement il semble inconcevable de faire une comédie sans y ajouter du pipi caca de base, ni drôle ni fin qui fera s'écrouler désastreusement le semblant château de cartes que le scénario semblait construire.

Heureusement que le jeu d'acteur est bien, et les références nombreuses sont assez marrantes et peu attendues (le passage avec Edward Norton). C'est un peu pour cela que Sacha est si connu et si apprécié, l'histoire elle-même est intéressante finalement, peu recherchée mais très comique et plutôt sympathique. Son seul défaut est bel et bien de ne jamais parvenir à rester dans le sarcasme pure. Au lieu d'être une comédie haut de gamme sans se fouler elle en devient risible de ridicule et bas de gamme en gâchant tout son potentiel.
C'est vraiment dommage car l'idée et la réalisation sont bien présentes et très abouties.

Pour finir autant dire que c'est typiquement le genre de film qu'il faut voir car les bonnes situations en valent le détour, mais que je ne peux pas apprécier par son trop gros manque de sérieux en comparaison avec le sujet dont il traite et ce que l'auteur lui-même souhaite dénoncer.