The Devil's Double par limma

Tiré du livre autobiographique de Latif Yahia, le film nous transporte dans le bagdad des années 1980. Latif Yahia, lieutenant de O.Hussein fils ainé de S. Hussein, se verra confier la lourde tâche d'être son sosie, sans possibilité de refus. Sous fond de corruption et de dictature, le ton est donné. La doublure du diable...porte bien son nom, pour un portrait brut du fils de S.Hussein, un constat où le malsain le dispute à l'ambiance ensoleillée.

Deux personnages l'un dans l'ombre de l'autre et spectateur involontaire de toutes les exactions. La description froide de Oudaï et ses multiples facettes, dépeignent sa folie et ses névroses dans tout son comportement, pourtant si vide de sens.

Au plus près de son « modèle »Latif Yahia devra apprendre à lui ressembler, se plongeant dans un autre monde, où l'argent facile, et les faux semblants l'aveugleront au départ et sera suivi par une prise de conscience radicale où la moindre hésitation peut être fatale.

Sur fond de drame politique, un soupçon de thriller dans une ambiance de luxe et de luxure, de voitures de courses, de vêtements de marque, où toute la superficialité de cet individu, nous plongent dans un monde en autarcie, distillant une tension de plus en plus palpable, foulant au pied toute la liberté des uns et des autres, dans des accès de rires et de bonne humeur !

Tamahori retranscrit tout en lumière crue, la violence extrême qui se dégage, passant de la vie "bling bling" pour appuyer en seconde partie , toute la réalité, où la fuite restera la seule option possible...si possible.
Un film éprouvant, où les seconds rôles d'importance nous signalent que tout ici est question de survie. Excessivité, torture, caprice, dépravation et jeux violents, pour une scène choc lors d'un mariage, qui ne nous épargnera pas.

Ludivine sagnier a un côté pathétique et vulgaire mais qui sert à merveille ce personnage de concubine perdue jouant de sa propre insignifiance à chaque changement de perruque.
Dominic Cooper, particulièrement impressionnant en tenant de bout en bout ses deux rôles, nous bluffant dans son interprétation.
Lee Tamahori, livre ici un de ses meilleurs films. Pas de grand spectacle, mais une mise en scène colorée, esthétique, théâtrale et parfois loufoque pour une meilleure contradiction appuyant la noirceur de la narration.

Un drame sans concession. Ce metteur en scène souvent excessif, sert ici, à merveille ! le propos.

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