Londres, 1950. Hester est mariée à un magistrat plus agé qu'elle. Leur relation est froide et insipide, et, malgré tout le confort qu'il lui apporte, la jeune femme ne ressent pas une once d'amour pour son mari. C'est alors qu'elle rencontre un ancien pilote de la RAF, Freddy, avec lequel elle va vivre une histoire passionée. Mais son mari découvre l'adultère et est fermement décidé à ne pas lui accorder le divorce...

La première chose qui fascine dans ce film est la bande-son, qui n'est autre que le second mouvement du Concerto pour violon de Samuel Barber. La première scène est très douce mais aussi très intriguante, avec des plans larges dans des tons assez foncés. Seul le pizzicato de la bande-son empêche cette scène d'être vraiment enveloppante, il suggère que quelque chose ne va pas. En effet, on découvre le personnage d'Hester, jouée par la belle Rachel Weisz, et l'on comprend qu'elle vient de tenter de s'ôter la vie.
Le reste du film se déroule pendant une seule et décisive journée, emplie de flash-backs.

On apprend tout d'abord la rencontre entre Hester et Freddy (Tom Hiddleston). Elle est calme et cultivée, lui est souriant et impulsif. Elle aime les musées, il aime les pubs. Elle a une reflexion bien précise sur l'amour, lui est d'une vitalité hypnotisante, du genre qu'on ne peut pas tenir en laisse. Rien d'apparement en commun donc, et pourtant leur couple est d'entrée attachant et romantique.
Entre les retours dans le présent, donc juste après la tentative de suicide d'Hester, les flash-backs de cette dernière décrivent avec poésie sa relation avec Freddy, les quelques bons souvenirs avec son ex-mari (Samuel Russel Beale). Il y a un paradoxe très prenant du fait des disputes qu'Hester a avec Freddy, dans lesquelles le spectateur peut difficilement prendre de parti, car malgré l'intensité qu'elles peuvent atteindre on sent qu'ils tiennent énormément l'un à l'autre. Pas de la même façon seulement.

Pour parler de la réalisation, j'ai été convaincue dès la première scène, car même si la bande-son est très efficace, je crois bien que ça faisait longtemps que je n'avais pas vu de film aussi beau (en excluant les films fantastiques). L'image est dans les tons marrons et bleus, propre à la représentation commune du Londres des années 1950, mais tranchée par le manteau rouge d'Hester et les yeux bleus de Tom Hiddleston avec lesquels tous les réalisateurs jouent beaucoup. La malédiction du british au yeux clairs déstiné à se prendre des flashs dans la figure toute sa carrière. Je ne parlerai même pas des costumes, c'est clairement une tuerie. Il y a beaucoup de plans larges et progressifs, le tout restant assez intime pour que l'on s'imice vraiment dans le couple.

Ce couple, justement. C'est le genre d'histoire d'amour dont on n'a jamais envie de voir la fin, mais cependant aux antipodes du niais. Leur attraction est magnifique, Rahel Weisz est vraiment crédible et joue beaucoup sur le contraste entre le personnage plutôt sombre qu'est celui d'Hester et celui de Freddy, plus fier et enfantin. L'amour d'Hester passe d'une belle passion à un amour presque à sens unique sans qu'elle ne puisse le contrôler; comme elle le dit: "sometimes it’s difficult to judge when you’re caught between the devil and the deep blue sea".



ATTENTION...


LE POINT HIDDLESTON!

Hiddleston en amoureux transi, je ne connaissais pas. Hiddleston en ex-pilote en colère, je ne connaissais pas non plus. Me voilà servie.
Freddy arrive comme un sauveur, un souffle d'air frai pour Hester, et le début de leur relation est très pure, ce que notre Tom préféré a bien sû exploiter. Parce que, disons-le clairement, son physique est parfait pour jouer un jeune homme insouciant et amoureux, un presque Roméo aux yeux brillants. Il a une façon de bouger et une voix rassurantes, qui font qu'on s'accroche à ce couple dès le début de l'histoire.
Mais le côté plus sombre de Freddy, qui se révèle être justifié, est colérique et presque effrayant. A aucun moment il ne vire dans la violence, mais son regard la fait passer à travers l'écran. Le personnage est à la fois confus, vexé, triste et en colère, et c'est une subtilité que notre Tom a le don de très bien faire ressortir.

ENJOY!
ConnieBower
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le 2 janv. 2014

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