Débarrassés de leur poule aux œufs d’or (la saga Saw), Les scénaristes Melton et Dunstan ont dû se reconvertir, sans toutefois trop changer de rayon avec The Collector, qui traite d’un psychopathe posant des pièges plus vite que son ombre et sans plus aucun alibi moral (enfin si : trouver le surveyvor dans les lieux qu’il piège). Fort d’une première expérience en demi-teinte (très bon lors de la découverte, nettement moins lors du revisionnage), le duo de scénaristes remet le couvert avec une suite nettement plus ambitieuse que son prédécesseur. Enfin, si on part dans l’optique qu’une bonne suite reprend les ingrédients et les faiblesses du premier en poussant les curseurs encore plus loin…


Autant dire que si on n’a pas aimé The Collector, on aura du mal à aimer cette suite… S’octroyant une liberté de ton aussi jubilatoire que gênante (personne n’est bon, tout le monde est pourri), The Collection reprend exactement les ingrédients de son prédécesseur et voit simplement les choses en plus grand, en s’accordant au passage des vision gorrissimes et barrées qui visent la réputation culte (un moissonnage de piste de danse avec un rouleau de moissonneuse batteuse bien affuté, qui sans égaler Braindead, vaut son pesant d’or). Les seules cohérences tiennent dans l’introduction de plusieurs personnages du précédent opus, comme Arkin qui devient officiellement l’homme indestructible de cette saga, ainsi que sa femme. Sinon, on découvre de nouveaux personnages comme notre héroïne malentendante, ainsi que ses potes qui seront assez vite équarri par le collectionneur. Comme le film sait que son concept ne peut jouer que sur l’urgence de la situation (hors de question de verser dans la psychologie) et le suspense, il ne cesse de filmer les différents parcours des personnages dans la boîte de nuit, qui cède bientôt la place à un dédale de corridors tous plus piégés les uns que les autres. Et pour augmenter encore le rythme, le collectionneur ne cesse de s’y promener en traquant les survivants pour mieux les équarrir à sa sauce. Toutefois, Arkin s’échappe assez vite, avant d’être enlevé par une équipe de sécurité (en gros, des mercenaires) qui sont payés pour retrouver notre héroïne, fille d’un papa millionnaire. On réintroduit donc de nouveaux personnages pour un nouveau massacre. Et le massacre repart, en pire.


Les rares survivants sont devenus des zombies suite à l’injection de drogues de la part du collectionneur, et se font descendre comme des pigeons par les mercenaires, ces derniers trahissent Arkin, le pauvre bougre se retrouve traqué par tout le monde… Bref, c’est aussi régressif que bien balancé, le rythme étant globalement mieux géré que dans le premier volet. Il est aussi intéressant de noter que The Collection se lance dans une petite audace esthétique qui augmente considérablement son capital sympathie. Si The Collector filmait une demeure impersonnelle et que la plupart des couloirs de The Collection sont laids, l’antre du psychopathe est une véritable récréation kitch, une atmosphère tout droit sortie d’un Masque de cire ou de ce genre de film d’horreur bigger than life. Alignant les œuvres d’art torturées, les collections ichtyologiques avec un corps cloué au mur encore vivant, c’est une surprise inattendue, de même que les nombreux emprunts qui sont fait ça et là au giallo (éclairage fantaisistes, fétichisme des armes)… Malheureusement, si le film essaye de se rendre plus sympathique en se lâchant au niveau du ton et du visuel, les incohérences qu’il se permet ne sont pas vraiment jubilatoires… Les rebondissements concernant les personnages sont d’ailleurs agaçantes, le film montrant trop ostensiblement qu’il veut maintenir le suspense en se permettant tout. De même, abattre des drogués en sachant qu’ils n’agissent pas de leur plein grès, c’est un peu expéditif (ils sont traités comme des zombies au final). Je ne peux en tout cas m’empêcher d’en relever une que j’ai aimé, où un type, pour sortir d’une cage, se casse le bras pour pouvoir atteindre la poignée (pour avoir le bon angle pour l’atteindre en vrai ^^). C’est du bon, ce genre de liberté ! Bon, on ne va pas s’affoler pour beaucoup. Mais cette suite se montre plus entreprenante que son modèle, plus fun aussi, bien que la quantité d’incohérence augmente elle aussi en proportion. Pas nanar en tout cas, et amusant.

Voracinéphile
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le 4 déc. 2015

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