Très mignon, très cliché (oops pardon, très "hommage")
Comme tout le monde, j'ai entendu parler du buzz "The Artist" : adulé par les critiques et les américains (ou serait-ce : adulé par les critiques américains ?), boudé par d'autres comme ces spectateurs anglais qui ont demandé (et obtenu) le remboursement de leur place car ils ne savaient pas que c'était un film muet ET en noir & blanc, beurk), j'ai tout de même attendu quelques mois avant de le regarder autant pour des raisons de logistique personnelle (à savoir, l'envie pleine d'inertie de ma femme de le voir) que pour des raisons d'attendre que la hype passe afin de limiter les biais de mon opinion.
The Artist narre, à la manière des films muets des années 30, le passage des films muets au films parlants depuis la lorgnette d'un acteur à succès du muet, George Valentin (Jean Dujardin). Pendant cette transition, il fera évidemment la connaissance d'une charmante jeune actrice, Peppy Miller (Bérénice Béjo) et il y aura évidemment des histoires avec son producteur, joué par John Goodman qui, lui, veut surfer sur la vague (façon polie de dire qu'il suit le pognon comme un chien renifle un autre par son.... OK C'EST BON, SEB, ARRETE LA !!!).
Comme, comme moi, on n'a pas trop l'habitude des FMNB (films muets en noir & blanc), cela surprend au début. Une ambiance musicale mais aucune parole. On retrouve les fameux panneaux sur lesquels sont inscrits les paroles les plus pertinentes mais c'est tout. Ma femme était ravie car elle pouvait enfin discuter du film pendant son visionnage sans que je ne puisse rien lui dire !
Mais on s'y fait et le surjeu des acteurs aide à transmettre leurs émotions de manière certes caricaturale mais néanmoins efficace.
Sachant tout cela, les scénaristes ont joué avec les codes des FMNB et se sont même permis de faire des anachronismes, notamment dans une scène onirique presque psychédélique. Cependant, la première moitié du film, voire les deux premiers tiers, tire les codes et hommages au FMNB de façon trop voyante et paresseuse à mon goût. Il a fallu attendre le reste du film pour qu'enfin je le trouve vraiment intéressant au niveau de son histoire et que je comprenne pourquoi il n'aurait pas pu être fait dans ces années-là. La fin hollywoodienne est tout à fait conforme à ce qu'attendaient les américains, je pense.
Dans l'ensemble, je ne me suis pas trop ennuyé... à partir de la 2ème moitié du film. Les acteurs sont bons et j'ai même mon "petit" préféré avec John Goodman qui m'a ému avec son rôle de producteur gentil sous des apparences sévères. Dujardin et Béjo s'en tirent bien et le chien mérite un peu son buzz avec son excellent dressage. C'est idiot mais le fait que Jean Dujardin parle (au moins quelque fois) en français alors que tous les autres parlent en anglais m'a gêné. Mais au-delà de la forme très sympathique et carrément osée en 2011, c'est vraiment l'histoire qui met trop de temps à démarrer qui m'a embêté. J'ai trouvé l'ensemble sympatoche mais il manque un je-ne-sais-quoi pour en faire un film tonitruant.