The Armed Policewoman est un énième Girls with Guns mettant en vedette Carrie Ng, Valérie Chow et Roy Cheung. Le réalisateur a pris le parti de mêler l’action et la comédie. Il n’aurait peut-être pas dû… En effet, on vire dans l’humour non sensique bas de gamme assez facilement. Même si quelques scènes prêtent à rire, l’humour général est parfois douteux, voir même pas du tout maîtrisé. On sent que le réalisateur n’a pas su où placer son curseur. Pourtant il n’y a en général aucun problème à fusionner les deux genres, c’est même la marque de fabrique du cinéma hongkongais. C’est d’autant plus déconcertant que le film démarre avec une scène introductive dès plus violentes et qui me semblait annoncer la couleur et promettre un solide petit actioner des familles, où Roy Cheung en policier donne la leçon à un bad guy qui avait pris en otage une femme enceinte. On était bien loin de penser que ça allait tourner au burlesque bas de plafond et voir même au ridicule… Roy Cheung, encore lui qui nous gratifiait d’une interprétation de bonne facture et convaincante dans la scène d’intro, se ridiculise bien méchamment en nous délivrant quelques pas de danse dont je croyais que seul JCVD en avait le secret (cf Kickboxer)…

Pourtant, The Armed Policewoman se laisse regarder sans trop de peine. Les habitués des Yes Madam et autres Inspector Wears Skirts y trouveront leur compte, car le film puise d’ailleurs ses idées de ces deux séries avec entre autres ses scènes d’entraînements à l’école de police, ou les pervenches sont formées pour devenir des femmes de terrain et armées qui plus est! Une fois formées, nos deux policières fraîchement promues vont passer à l’action. De l’action de bonne facture mais trop restreinte. Carrie Ng sera envoyé en tant qu’undercover suite à la fausse mort de sa famille organisée par son supérieur pour qu’elle accepte le job. Et là, j’en reviens à la maladresse du réalisateur et son humour foireux, car lorsqu’elle arrive sur la scène maquillée du faux crime, elle tombe dans les pommes pile-poil sur le « white chalk body shape » de son mari (oui, je fais mon Jean-Claude là…) sur une musique pas du tout appropriée à la situation, une sorte de jingle de mauvaise blague. Même si le réalisateur a clairement pris le parti pris d’axer son film sur de la comédie lourdingue, cette scène ne pouvait vraiment pas être tournée à la dérision.

Fort heureusement, il y a des points positifs pour contrebalancer les défauts, comme le big boss de la triade en la personne de Ng Man Tat, sadique à souhait, passionné de menuiserie et qui prend un malin plaisir à exécuter les flics infiltrés dans son organisation en les faisant s’asseoir sur un siège en bois qu’il a lui même fabriqué, et en leur éclatant la tête à l’aide d’une massue en fer forgé… La scène se répète plusieurs fois dans le film mais on prend son pied à voir les victimes se faire exploser le crâne…

Carrie Ng s’en sort elle aussi avec les honneurs en exécutant la partition qu’on lui a demandé d’assurer, c’est à dire la fille complètement barge et décalée lors de la première partie du film, et en se métamorphosant lors de la seconde en faisant vraiment du Carrie Ng, à savoir l’interprétation sérieuse et glamour qu’on lui connaît la plupart du temps.

The Armed Policewoman n’est pas un mauvais divertissement en soi, loin s’en faut, mais il est quelque peu bancal et sent vraiment le réchauffé, d’autant plus qu’il est sorti à une période durant laquelle le filon avait déjà été bien exploité jusqu’à plus soif. Pas sûr que l’on s’en souvienne quelques mois après le visionnage, mais à défaut, il divertie le temps d’une soirée. A prendre avec ses qualités et ses défauts.
Supavince
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le 10 juil. 2013

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