Spider-Man rises

Après un premier opus sympathique, mais qui pâtissait de la comparaison avec son aîné, Spidey revient pour un second round, toujours sous la houlette de Mark Webb. En plaçant la sortie du film entre ses deux rivaux Marvel, peu après un Captain America 2 (Marvel Films) qui a emporté tous les suffrages, et juste avant un X-Men DOFP (20th century Fox) qui fait saliver tous les fans, Sony tente ici de se faire une place parmi les nombreux films de genre, et de développer sa saga façon Avengers. Une tentative de paver le chemin pour d'autres films qui se révèle préjudiciable au final.

Car, là où Marvel Films a su parfaitement jouer, développant patiemment un univers cinématographique cohérent tout en multipliant les clins d'oeil réservés aux fans (le prochain gros héros Marvel est annoncé noir sur blanc dans Captain America 2), Sony tente de précipiter les choses, annonçant le projet Sinister Six sans aucune subtilité, et ne laissant guère de sous-textes pour les puristes. Qui plus est, l'histoire du film manque cruellement de souffle, et la multiplication des méchants et des sous-intrigues liées nuit au rythme. Et certains raccourcis scénaristiques risquent d'en faire tiquer plus d'un. 2h20, c'est à la fois très long, et affreusement court.

D'autant que la réalisation est assez peu homogène. Si l'ensemble est d'assez bonne facture, certaines scènes au ralenti passent très mal, les effets spéciaux paraissant d'un autre âge. Mark Webb vient du film romantique (500 jours ensemble, c'était lui), cela se ressentait dans le premier volet, encore plus dans celui-ci. Et les séquences mettant en scène Peter Parker et Gwen Stacy de se multiplier de façon parfois douloureuse. C'est bien simple, on a parfois l'impression de voir Episode 2... C'est dire le niveau de guimauve atteint par moment. L'alchimie entre les deux acteurs (Garfield et Stone étant en couple dans la vie) se fait sentir, mais un peu moins de niaiseries prévisibles n'aurait pas fait de mal.

On sent tout le potentiel que possédait ce film, et c'est d'autant plus dommage de voir le résultat. Electro est un très bon méchant (même si son personnage est un peu cliché) et certaines scènes d'action valent le coup d'oeil. Mais la multiplication de sous-intrigues inutiles (Tante May?) et de séquences pseudo-romantiques nuisent à l'ensemble. Spidey survivra-t-il pour un troisième volet?