Les désaccords entre société de production et cinéaste est monnaie courante de nos jours. Dans ces conditions, le studio (détenteur des droits) n’a alors aucun scrupule à remettre les compteurs à zéro et relancer la franchise avec une nouvelle équipe qui répondra aux exigences. C’est ce qui est arrivé avec l’homme araignée lorsque Spider-man 4 de Sam Raimi s’est fait avorté en 2010. En conséquence, cinq années se sont écoulées entre Spider-man 3, dernier volet controversé (à tord) de la trilogie de Raimi et le reboot de Marc Webb, The Amazing Spider-Man en 2012.
En revenant sur une origin-story, le scénariste, James Venderbilt tente d’instaurer une nouvelle ambiance, un nouvel univers sans pour autant reprendre des éléments de Spider-Man en 2002. Même si certaines similitudes sont évidentes, ce sont des passages obligatoires à l’image de la morsure et la découverte des pouvoirs jusqu’au meurtre de l’oncle Ben. Ce qui est intéressant par ce reboot c’est la proximité qu’il créer avec ses personnages répondant aux attentes de ces années là. Ce rapport est nettement possible par la spontanéité et le naturel des nouveaux interprètes. Plus de Tobey Maguire et Kirsten Dunst qui tienne mais le duo Andrew Garfield / Emma Stone fonctionne à merveille. La personnalité de chacun est plus travaillée, moins sommaire que d’autres adaptations.
L’idée derrière ce challenge est de reconnecter le spectateur avec Peter Parker et créer une intrigue en lien avec son passé. Tout le film est articulé de cette façon dès l’ouverture du film. On sait que les parents de Peter ont mystérieusement disparus lorsqu’il n’était qu’un enfant et c’est le travail de ce premier film de nous donner quelques éléments de réponses (le plan étant de créer un arc narratif sur plusieurs films). Peter devient Spider-Man dans un monde bien plus vaste qu’il imaginait. Le lifting opéré est plutôt réussi car il permet au public de découvrir une incarnation inédite du personnage.
n suivant sa ligne directrice, cet Amazing Spider-Man ne cherche pas à surpasser ou remplacer la trilogie de Raimi mais de proposer quelque chose de neuf et d’innovant. Pour ce faire, rien de mieux qu’un peu de sang neuf. Il ne s’agit plus de la romance Peter-Mary Jane mais Peter-Gwen (souvenez vous de la brève apparition stéréotypée dans Spider-Man 3). Pour tout vous dire, le couple ne joue pas les faux-semblants car il mise vraiment sur une relation sincère et intense. L’alchimie entre les deux acteurs (en couple à l’époque) ne fait que renforcer leur relation. Ils trouvent le don idéal pour contrebalancer toute l’action.
Et l’action, vous en aurez. Toujours dans sa volonté de créer, l’équipe du film met en avant un ennemi encore jamais utilisé pour une aventure au cinéma, le Lézard a.k.a. le Dr Curt Connors (déjà introduit dans un rôle mineur dans la trilogie de Raimi). Ce scientifique amputé d’un bras (et ancien collège du père de Peter) qui souhaite utiliser la science et l’ADN du lézard pour se régénérer. Vous le devinerez surement, les choses vont déraper et il deviendra le premier adversaire de cette nouvelle saga. Pour l’occasion, de superbes scènes sont orchestrées, rythmées par la bande originale de James Horner. Et que serait un Spider-Man sans ses célèbres voltiges ? Cette marque de fabrique popularisées par Sam Raimi sont remises en scène avec des petites particularités: elles adoptent parfois un plan à la première personne, permettant au public de se mettre dans la peau du héros.
Avec ce reboot, Sony donne un coup de jeune à la franchise Spider-Man. Même si j’aurais également voir le Spider-Man 4 de Sam Raimi, je suis très satisfait de ce nouvel élan. Il répond parfaitement à mes attentes et permet de découvrir l’univers du tisseur sous un angle inédit et très intéressant, notamment par la mise en lumière de personnages presque inconnu ou non exploités à leur juste valeur dans les trois premiers films.