Purple Pain

Il existe de ces visionnages qui seront difficiles à oublier, des films qui te marquent le cerveau au fer rouge. Le plus souvent, on espère que ça soit des grands films mais parfois c'est dans l'autre sens, des films tellement mauvais qu'ils seraient impossible d'en oublier l'existence. The Amazing Bulk est un de ses films.

Comme son nom l'indique, on a ici affaire à une sorte de remake de l'Incroyable Hulk, le grand géant vert de l'univers marvel. Donc forcément, on a le droit à un scientifique qui va malheureusement s'injecter intentionnellement un sérum qui permet de redonner de la vitalité à une plante (forcément si on voit que ça marche sur la plante, autant le tester sur soi-même), et le voilà alors après l'apparition d'une tornade de sable transformé en un gigantesque monstre tout flasque ( dont le bide change de taille s'il est debout ou penché) et tout violet.

Bien sûr l'histoire est un peu plus complexe, il y a également une romance entre Hank et la fille du colonel militaire qui le paie pour ses recherches, et il y a aussi un gros méchant. Un gros méchant habillé lui aussi en violet, avec un accent allemand immonde répondant au nom de Dr Kantlove. Et ce méchant docteur qui vit dans un château s'amuse à détruire les plus grands monuments du monde que ça soit le Taj Mahal, la Maison Blanche ou la Grande Muraille de Chine. Donc forcément après avoir eu une démêlé avec la police qui lui a coûté un séjour en prison, Hank va être engagé par son beau-père pour mettre un terme au action de l’infâme docteur.

L'histoire est déjà pas terrible, mais ce qui fait que The Amazing Bulk ce sont surtout ses effets spéciaux. Car oui, les effets spéciaux qui ont coûtés seulement 2000 dollars font parti des pires FX que j'ai pu voir de ma vie, le film étant intégralement tourné sur fond vert avec en fond des décors digne d'un jeu de PC des années 90. Et à partir de là, on a le droit à tout ce qui est possible est imaginable : des personnages qui se parlent mais qui ne sont pas du tout dans les mêmes décors, des effets d'eau absolument dégueulasses, des courses-poursuites où les acteurs font du surplace alors que le décor défile en arrière plan, des enchaînements de décors sans queue ni tête repassant parfois plusieurs fois sans aucune cohérence, des effets de transition à travers des microscopes, l'apparition d'un leprechaun, de Zeus, d'un gobelin, tout est possible dans ce film. On pourra saluer le côté cinéphile du réalisateur avec l'utilisation de grands morceaux de musique classique comme Also Sprach Zarathustra sur une séquence d'engin spatial, clin d'oeil évident au 2001 de Kubrick ou La Chevauchée des Walkyries lors de l'attaque en hélicoptère digne de Apocalypse Now.

The Amazing Bulk est donc certainement l'un des chef d'oeuvres du nanar, un film qui vous retourne le cerveau, mais qu'il faut voir au moins une fois dans sa vie pour ne plus jamais l'oublier après et avoir une nouvelle conception du 7ème art.

PS : Le générique en police Comic sans MS est à couper le souffle.