Salut les jeunes, dans cette critique (en fait c'est plus un ensemble d'avis j'vais pas vour la faire à l'envers) je vous propose un petit tour d'horizon de ce film à sketches, mettant en scène pas moins de 26 courts-métrages réalisés par presque autant d'auteurs du cinéma de genre issus des quatre coins du monde. Un projet d'ampleur, casse gueule et forcément inégal.


A is for Apocalypse réalisé par Nacho Vigalando, à qui l'on doit l'un des segments d'un autre film à sketch pas très intéressant : V/H/S : Viral (pas mal de réal de ce film ont bossés pour cette saga) ou encore le très efficace Open Windows avec la sublime Sasha Grey.
Pour le coup ce premier segment fonctionne bien, efficace, bien réalisé, on est amenés volontairement sur une "fausse" piste scénaristique qu'un twist bien amené tout en hors-champ vient effacer. Le film est court, gore à souhait et impactant. Une belle façon de débuter l'omnibus.


B is for Bigfoot réalisé par Adrian Garcia Bogliano.
Segment déjà beaucoup plus oubliable sans réelles fulgurances mais au concept sympathique mais loin d'être original : une histoire de Yéti pour endormir une gamine tourne mal si je puis dire. La mise en scène est interchangeable, pas très inspiré. Bref, rien de passionnant... dommage.


C is for Cycle réalisé par Ernesto Diaz Espinoza. De la même manière que le précédent segment, ce court n'est pas convainquant, le concept de monde parallèle n'est pas original, une histoire du même type beaucoup plus innovante (toutefois pas révolutionnaire) se trouve d'ailleurs dans l'un des V/H/S (le 2 si je dis pas de conneries). Le réalisateur peine à imposer une mise en scène éloquente et même si le film est très court, on s’ennuie un brin. Le comble.


D is for Dogifht réalisé par Marcel Sarmiento à qui l'on doit Deadgirl en 2008 filme ici l'un des meilleurs segments de l'omnibus. Entièrement filmé au ralentit, ce combat entre un homme et un chien au twist bien amené est extrêmement nerveux et violent. De plus parfaitement filmé pour accentuer la violence de la scène, je note aussi le défi qu'à dû être la gestion du tournage avec un animal. Le résultat est impeccable, c'est à mon sens la première grosse réussite du film, mais pas la seule ah ah !


E for exterminate réalisé par Angela Bettis.
Hum, comment dire... mal filmé, mal monté, mal joué : ce segment au concept ennuyant est vraiment une plaie. Ça dégage.


F is for fart réalisé par Noboru Iguchi qui a œuvré dans l'horreur, le film porno et globalement dans le WTF le plus total.
J'étais curieux de voir le style de Iguchi à qui l'on doit tout de même : Dead Sushi ou encore Zombie Ass célèbres film gores/WTF typique du genre japonais.
Et bien... inclassable me semble le bon mot... les effets spéciaux, plus que passables, participent à l'ambiance étrangement drôle de cette fable érotique basée sur les pets... je ne sais que dire, c'est incroyablement troublant et drôle, donc c'est une totale réussite... je suppose...


G is for gravity réalisé par Andrew Traucki.
Si je comprend bien le concept de POV et de renversement de perspective, je ne comprend pas bien l'intérêt de cette association. Le tout est peu lisible et franchement pas passionnant...


H is for Hydro-Electric Diffusion réalisé par Thomas Malling.
Le film met en scène des personnages anthropomorphes peu crédibles... l'aspect comics/cartoon ajouté à ces costumes bizarroïdes rend le tout très dérangeant, comme un porno avec des costumes furry (brrr que c'est malsain)... d'autre part les gags (""""gags"""") visuels assez mal dosés et les effets spéciaux plus que passables n'aident pas le segment à être appréciable. Mieux vaut l'oublier pour ne pas faire de sales cauchemars.


I for Ingrown réalisé par Jorge Michel Grau.
Petite capsule vive et gore efficace mais oubliable. Le style ne lui permettant pas de se démarquer outre mesure. On saluera quand même l'incise violente et le décor poisseux au possible. (Mais pourquoi elle se détache pas aussi c'te conne !!!).


J is for Jidai-geki réalisé par Yûdai Yamaguchi.
Dans ce nouveau segment japonais complétement barré, on assiste à un seppuku. Mais à la tragédie typique et avec un simple champ/contre-champ le réalisateur ajoute la farce absurde. Un fou rire causé par des grimaces, grandement aidés par des maquillages complétement fous, et le tour est joué. Le réalisateur n'oublie pas sa référence sonore à Kurosawa. Frais, drôle, original, complétement niqué du bulbe.


K is for klutz réalisé par Anders Morgenthaler. Dessin-animé assez drôle dans sa puérilité bien appuyé par des bruitages bien choisit et à la chute efficace. (Notez qu'on parle ici de toilettes... ce ne sera pas la dernière fois...).


L is for libido réalisé par Timo Tjahjanto.
Seconde énorme réussite du film. On assiste à une soirée, les invités sont masqués (sûrement ont-ils trop vu Eyes Wide Shut les cons), deux hommes attachés à des sièges sont forcés de se masturber sur différentes scènes, le dernier à jouir meurt, bref une soirée basique. Les scènes deviennent de plus en plus dérangeantes, de plus en plus violentes.
Le segment, avec un mise en scène précise, millimétrée et pourtant extrêmement incisive donne à voir quelques agissements d'une violence extrême en privilégiant l'abstraction. Les acteurs très convaincants participent à cette réussite. La fin orgiaque et sanglante vient parfaire le tout.


M is for Miscarriage réalisé par Ti West.
Encore un segment peu intéressant à la mise en scène bâclée et au twist vu et revu. Ciao bye bye.


N is for nuptials réalisé par Bajong Pisanthanakun.
Sketch (au sens propre du terme) rigolo mais carrément délébile.


O is for orgasm réalisé par Hélène Cattet et Bruno Forzani, à qui l'on doit trois magnifiques longs-métrages que je vous conseille vivement.
J'attendais particulièrement ce segment là et n'ai pas été déçu. A la première image on reconnait le style du couple de réal. Expérimental, coloré, assez clipesque pour le coup et avec ce fétichisme pour le bruit du cuir. Le motif du gant issu du giallo repris à des fins sexuelles, la scène présente donc un orgasme aussi bien qu'un meurtre ce qui rappelle évidemment le cinéma d'Argento. Le segment est un très bon exercice de style, vraiment beau et tout en tension. L'un, si ce n'est LE, plus beau segment du film.


P is for pressure réalisé par Simon Rumley.
Ce segment plus proche du style documentaire est assez intéressant, plutôt bien monté. Mais souffre de sa place, après le segment de Cattet-Forzani. Perdu d'avance.


Q is for Quack réalisé par Adam Wingard et Simon Barett.
Segment très drôle où les réalisateurs se mettent eux-même en scène dans une tentative de snuff animalier. Chute prévisible mais sympathique, le concept est vraiment marrant et les acteurs assez doués. Un bon moment.


R is for removed réalisé par Srđan Spasojević.
Segment plutôt bon dans son rythme ainsi que son montage, le concept de base m'échappe un peu mais le réalisation est efficace bien qu'on sente tout de même un manque de moyen et de temps. L'univers dépeint est assez original. J'ai pas grand chose de plus sous le coude.


S is for speed réalisé par Jake West.
Segment le plus pulp du film. L'idée de base et l'univers sont sympa. L'ensemble n'est pas désagréable mais trop amateur pour tenir la route dans le reste du métrage.


T is for toilet (ah vous voyez j'ai pas mentit) réalisé par Lee Hardcastle.
Un segment en stop-motion dans le style d'Adult Swim, assez fun et délirant. L'animation est assez exceptionnelle, cette énième histoire de chiotte fonctionne bien et son final gore est aussi drôle que choquant. C'est oui.


U for unhearthed réalisé par Ben Wearthley, le réalisateur de High-Rise propose ici un film entièrement filmé en POV, très efficace dans l'action et ses transitions. Rien à en dire de plus.


V is for vagitus réalisé par Kaare Andrews.
Ce segment impressionne en premier temps dans sa gestion des effets spéciaux. Ensuite la mise en place de l'univers post-apo et de son récit assez dense en si peu de temps sont louable. Ce court-métrage est un franc succès : bourré d'action, au scénario très efficace dans un temps très réduit, à la mise en scène classique mais percutante et avec des acteurs assez crédibles.


W is for WTF réalisé par Jon Schnepp.
Second segment basé sur le concept de mise en abîme, volontairement plus whatzefeuquesque mais aussi plus amateur. Si l'ensemble est drôle et agréable, on est à mon sens plus proche d'une vidéo YouTube que d'un film...


X for xxl réalisé par Xavier Gens.
Dernier réal français de la sélection, il signe ici un film extrêmement violent, gore, poisseux et critique.
Grosso modo, un femme obèse qui subit les quolibets et l'image de la femme fit de la pub va manger boulémiquement le contenu de son frigo puis s'infliger des sévices corporels. Si la mise en scène est impeccable, la photo parfaitement dans le ton, le concept ainsi que la chute sont un peu simplistes (je pinaille vraiment pour ne pas avoir l'air chauvin). Toutefois il reste un très bon segment, choquant et non dénué de sens. Y a de quoi être dégouté du beurre.


Y is for youngbuck réalisé par Jason Eisener, qui a réalisé le vraiment pas mal Hobo with a shotgun issu de sa fausse BA dans Grindhouse.
Dans un style résolument 80's, Eisener ne fait pas dans la dentelle. Un pédophile à l'air effrayant, de la sueur, un cerf, une vengeance et des éclairages expressionnistes dérangeants. Si le segment ne parvient pas à sortir de sa logique clipesque (longueur des plans, musique très présente), ce qui ne sera pas un défaut pour tout le monde, il est rigoureusement violent et efficient. J'ai bien aimé (ça c'est le niveau 0, voire - 8, de la critique).


Z is for zetsumetsu réalisé par Yoshihiro Nishimura.
Le réalisateur de Tokyo gore police, autre film gore complétement barge du japon nous offre ici un spectacle dans la même veine. Whatzefeuque à souhait, assez drôle, bourré de personnes nues. C'est toujours aussi frais et drôle que ses prédécesseurs quoique assez cheap mais cela clôt agréablement le film.


Au final et comme avec la plupart des films à sketches/omnibus, le défaut majeur est son inégalité. Quelques excellents segments, d'autres assez mauvais et de nombreux vraiment passable. Pourtant dans l'ensemble ce film offre un bon tour d'horizons du cinéma de genre international et permet de découvrir quelques auteurs intéressants. Le tout est assez fun et le rythme est bon.
De plus la cohésion, qui pose souvent problème dans un film à sketches, a ici été audacieusement réglée par des choix de mises en scènes communs et un cahier des charges précis mais qui laissait une liberté complète aux auteurs. Eh mercé.

GISMO-PROD
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le 21 juin 2018

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