Variation onirico-fantastico-giallesque du personnage inventé par Sir William, Opera se pose comme un songe sanglant sur un pétale de rose...noire.
Noire comme les corbeaux qui permettront de confondre le meurtrier (dans une scène fort bien filmée mais bien peu crédible).
Comme souvent dans les Argento, les acteurs sont assez mauvais (y compris son ex-compagne Daria Nicolidi) et le scénario s'égare dans un grand n'importe quoi.
Mais il faut reconnaitre que Dario Argento savait encore y mettre les formes, à l'époque.
Plans aériens, caméra virevoltantes, vue à la première personne...
Tout un arsenal visuel rappelant le meilleur de De Palma (eh oui, quand même !) et permettant une vision agréable en ce sens.
Mais ce ne fut pas une bonne expérience pour le réalisateur: outre le fait que la grande Vanessa Redgrave n'ait pu jouer comme prévu le rôle de Mara Cecova pour une histoire de cachet (d'où la non-présence physique de ce personnage, uniquement visible en POV, à un plan près), il eut quelques difficultés avec son actrice principale, la Spanish Cristina Marsillach (une des actrices qui a posé le plus de problèmes au réalisateur).
Bref, Opera est un régal visuel mais un néant scénaristique total.
Pourtant, l'idée de situer son film dans l'univers de l'opéra (tourné dans la splendide salle du Teatro Regio de Parme) était un bon argument.
D'autant plus que ce film fait suite au projet avorté de réaliser une représentation du Rigoletto de Giuseppe Verdi, exercice courant pour les réalisateurs cinéma en Italie.
Les séquences opératiques très belles nous mènent à penser que ce fameux Dario Argento's Rigoletto aurait pu être un grand moment de mise en scène...
On reconnaitra donc sans peine la personnalité d'Argento dans le rôle du metteur en scène de Lady Macbeth, réal de films d'horreur dirigeant ladite pièce.
Mais trop de scories grèvent le film (l’héroïne qui semble bien rapidement détachée de ses expériences de voyeurismes forcées, la direction d'acteurs, la photo laide car terne et le final complètement WTF) achèvent de tirer vers le bas ce film pourtant prometteur à la base.