La semaine dernière on a décidé d'instaurer une soirée nanar hebdomadaire avec les copains de mon école. Quand je leur ai parlé d'un ersatz de Mad Max français avec Johnny en tête d'affiche, ils ont été immédiatement conquis. Pour inaugurer ce lancement des soirées nanars, on a donc embarqué pour Terminus de Pierre-William Glenn sorti en 1987.


Dans un futur incertain, la très badass Gus (Karen Allen, la copine d'Indiana Jones dans les Aventuriers de l'Arche perdue!) participe à un jeu télévisé chelou où elle conduit un camion du futur jusqu'à un endroit appelé Terminus, poursuivie par « les Gris », des camions chargés de la stopper (en la butant?). Elle est aidée par Monstre, son GPS informe pseudo-artificiellement intelligent ; connecté à un gamin étrange créé génétiquement par un docteur chelou au service d'un roux bizarre (ouais c'est confus).


Après une cafouillade de Monstre, Gus se retrouve emprisonnée par le chef d'un territoire qui veut pas que le jeu passe par chez lui, elle rencontre Johnny (il lui manque un bras donc son prénom c'est Manchot - logique) dans sa cellule qui en tant que mec badass l'insulte puis couche avec.


Après ça, Gus se fait buter (et c'est d'autant plus triste que c'est la seule actrice qui sait jouer de tout le casting), et Johnny s'enfuit avec une gamine random et le camion pour finir la mission de Gus.


Puis après ya des emmerdes avec les méchants, ya des courses poursuites, des voitures qui explosent et un complot avec des bébés génétiquement modifiés chelous.


Eh ben, soyons honnêtes c'était un très bon choix pour entamer ces soirées nanars !


Le scénario ? Ouais bah vous l'aurez compris c'est le bordel hein. On a rien pigé, c'est l'escalade de la surenchère en permanence. Le film se termine sans répondre à aucune question, mais même pas dans une volonté de flou artistique hein. On dirait juste que les scénaristes ont oublié de mettre une conclusion. Ou que le réal s'est rendu compte qu'il avait plus de budget pour tourner les scènes de fin. Ou que le monteur a fait un burn out et a cramé les dix dernières minutes du film. Bon bref, le pire c'est que ça part pas si mal, en soi le postulat du film de ce jeu futuriste extrême pourrait être intéressant mais là tu sens que les types ont tenu à partir dans tous les sens, à partir dans des réflexions sur le sens de la génétique et bla bla mon cul qui les dépasse manifestement. Déjà au début on est dubitatif, mais dès que Johnny entre en scène, c'est la fête du slip. On cherche toujours à comprendre le sens du film.


Les acteurs ? Karen Allen se démerde correctement mais pour le reste c'est cho. Johnny est une espèce d'antihéros pourri mal écrit et joué avec l'intensité d'une huître, Jurgen Prochnow (Sutter Cane dans L'antre de la folie!) joue trois rôles dans le film qui sont ultra chelous et dont on comprend pas l'intérêt et il les joue très mal, mais le pire reste les enfants qui sont très très énervants. Il faut pas gifler les enfants, mais il faut pas non plus nous tenter en les mettant dans des films sans leur expliquer comment on joue un rôle.


La musique ? Un mix entre une musique de film de plage et La petite maison dans la prairie.


Les chorégraphies de combat ? Alors là c'est juste risible. Putain, autant les cascades sont pas dégueu et ya de la voiture qui explose, autant dès qu'il s'agit de se bastonner, c'est presque aussi intense que la course poursuite d'OSS 117 2. Les attaquants font semblant de donner des coups de poing chacun leur tour, passant toujours à trente centimètres du visage de l'adversaire.


La réal ? Ouais euh rien à signaler. Pas ouf. Ah si ya un moment où ils ont fait une cascade de voitures qu'ils ont tellement kiffé qu'ils la remettent trois fois à l'écran. Dont une en images de synthèses « futuriste » probablement réalisée par le stagiaire de 3ème.


L'esthétique ? Ah, alors là on touche un point intéressant, parce que c'est supervisé par l'inégal Enki Bilal (si, si, inégal j'insiste. Jetez un oeil à son film Immortel, ya des images douloureuses). Et en vrai c'est pas si dégueu ! Les camions ont plutôt de la gueule et un look crédible de post-apo. Gus a un look bien badass. Quand à toutes les aberrations génétiques du film, elles ont un aspect cronenbergien qui nous a tous mis mal à l'aise. Il y a notamment une scène avec un camion rempli de fœtus dont l'esthétique pourrait presque sauver le film si on comprenait ce qu'elle avait à foutre là-dedans. Bon après en revanche, le reste des costumes est terrible (notamment pour cheveux roux) et les maquillages sont dignes du coloriage d'un enfant de 6 ans qui vient d'apprendre à ne plus dépasser.


Mais bon en vrai soyons honnêtes, c'est probablement le nanar le meilleur que j'aie vu. Pas dans le sens que c'est un excellent nanar, non ; plutôt dans le sens que de tous les nanars que j'aie vu c'est le film le moins mauvais. Il y a même quelques bonnes idées comme dit plus haut... Mais bon.


Pour reprendre quelqu'un d'ici, « Terminus, un film que tout le monde descend ».

Heobar
3
Écrit par

Cet utilisateur l'a également ajouté à ses listes Les meilleurs nanars et Les meilleurs films de 1987

Créée

le 11 déc. 2019

Critique lue 413 fois

1 j'aime

Heobar

Écrit par

Critique lue 413 fois

1

D'autres avis sur Terminus

Terminus
doc_ki
2

Un gland film de science fiction français

Bonjour et bienvenue sur ma critique de ...Terminus..et dans terminus, il y a ter...c'est clair. à l'époque j'étais excité..limite impatient...après avoir vu alien le retour et autre monuments de la...

le 15 juil. 2023

7 j'aime

1

Terminus
Fatpooper
3

Tout le monde descend !

C'est con, ça commençait assez bien quand même ! Et puis tout se barre en sucette dès que Johnny apparaît. Bon déjà un peu avant, mais c'est comme s'il faisait l'inverse de porter le film sur ses...

le 23 sept. 2015

7 j'aime

9

Terminus
fab45
5

expérience unique !

Ce film est surréaliste ! j'en avais un souvenir plutôt sympa en l'ayant vu gamin, je suis retombé dessus par hasard, et après un nouveau visionnage je suis bien obligé de reconnaître que rien ne va...

le 6 juil. 2016

4 j'aime

Du même critique

Virus
Heobar
9

Critique de Virus par Heobar

Je me trouve très intrigué que ce film soit aujourd'hui tombé dans l'oubli. Pour moi, le véritable chef d'oeuvre de Fukasaku, ce ne sont pas ses films de yakuzas des années 70, ni même le cultissime...

le 5 mars 2019

9 j'aime

6

Night on Earth
Heobar
9

Critique de Night on Earth par Heobar

Qui mieux que Jarmusch pour réaliser un tel film ? Cinéaste de l'errance par excellence, il réalise ici un film qui ne cherche pas à délivrer de grand message sur la vie, mais qui cherche...

le 7 avr. 2020

7 j'aime

Drive My Car
Heobar
10

Drive My Car est un film interminable

Non pas que l'on attende avec impatience qu'il se termine, car au contraire ses 3h enveloppent le spectateur dans un songe mélancolique bouleversant dont l'on rêverait qu'il puisse s'étendre encore...

le 6 oct. 2021

6 j'aime

7