Quand Nolan se prend pour Kubrick, .....

Nolan qui aime prendre des risques et faire des films complexes, alambiqués et parfois assez obscurs, avait jusqu'à présent réussi son pari et fait des films de haut niveau tant niveau action que réflexion.

Mais le début de cette nouvelle décennie ne semble pas vraiment réussir à Nolan qui a du mal à opérer le virage des années 2020.

Déja, Dunkirk était ennuyeux, pour ne pas dire soporifique, creux et c'est l'un des plus mauvais films sur la seconde guerre mondiale qui m'a était donné de voir. Du coup, les accidents de parcours, ca existe, c'est pardonnable. Tout le monde attendait donc le retour de l'enfant prodige du cinéma avec un nouveau film tonitruant mi-espionnage, mi-anticipation, Tenet allait devoir tenir ses promesses alléchantes, ....

Du coup, c'est avec une certaine appréhension que j'ai commencé à regarder ce nouveau film de Nolan, les critiques n'ayant pas été tendres avec l'enfant prodige et les fans perplexes devant la complexité et l'incompréhension de certains passages du film..... Bien sûr, il y a toujours les irréductible du: "Jai rien compris, mais c'est Beauuuuuu", .... Bref, pas vraiment concluant.

Bref, après avoir bétonné mon cerveau pour une séance de torture-méninges, je me lance dans l'aventure, .....

Ca commence sur les chapeaux de roues avec cette attaque insensé d'un opéra russe plein à craqué de spectateurs, de mercenaires et de tueurs dont l'enjeu semble bien obscur, .... Mais ce n'est qu'un début....

Si les scènes d'actions se multiplient sans temps morts, Nolan peine au-delà de l'intellectualisation ou de la spiritualité de son projet à développer de manière cohérente son projet, les incompréhensions, les incohérences, et les approximations se multiplient sans réel enchaînement logique et au-delà d'une compréhension logique, l'histoire est un beau merdier pyrotechnique et spectaculaire fait de dialogues creux, de situations plus ou moins volontairement cocasses, les combats à l'envers sont du plus mauvais effet et complètement stupides et risible.

Mais Nolan qui semble loucher du côté de Kubrick, pose des questions, multiplie même les interrogations mais ne répond à aucune ou alors de façon maladroite ou complètement à côté ou pire d'une platitude décevante ce qui contraste avec les objectifs du film, de l'histoire et d'un film de SF qui se voulait intello mais qui tombe dans le n'importe quoi cérébral et dans l'artificiel de pacotille.

Les situations se font, se défont, se refont et s'embrouillent pour un objectif qui restra jusqu'à la fin obscur tant les desseins, les idéaux et les conséquences du film sont noyés dans un flot ininterrompues de non sens, d'incohérences et de ridicule.

Seul surnage dans ce naufrage le jeu des acteurs tels le "protagoniste" comme il se définit lui même, John David Washington qui apporte de la crédibilité à son rôle complexifié à l'extrême ainsi que son partenaire Robert Pattinson qui semble par moment bien paumé dans les enjeux du métrage où il évolue et pour une foi depuis longtemps, on a plaisir à retrouver un Kenneth Brannagh loin de son cabotinage excessif habituel et qui reste un inquiétant personnage à la recherche d'on sait pas trop quoi pour on ne sait jamais qui mais qui semble à l'aise dans son rôle tourmenté et sadiquement cruel.

Si le film est effectivement plutôt graphiquement et techniquement assez réussi, le propos qui aurait pu être digne d'un roman high-tech de la SF d'anticipation des grands auteurs (Asimov, Herbert, Dick et j'en passe, ...) reste un condensé de non-sens, de quête absurde et de questions sans réponses.

Une réelle déception donc qui au-dela d'une pseudo-torture intellectuelle du spectateur restera une masturbation intellectuelle controversé, stérile, vaine et obscuer d'un réalisateur qui à du mal à retrouver le panache qui a fait sa réputation.