Les sympathies communistes de Joseph Losey l'ont mené à fuir les Etats-Unis en 1951, où il se réfugiera en Angleterre pour tout une série de films qui ne porteront pas son nom au générique. Il faudra attendre 1957 pour qu'il puisse à nouveau signer un long-métrage de sa main avec Temps sans pitié.
Dès le générique, le ton est donné : un meurtre est effectué mais c'est un jeune homme qui va en prison et risque la peine capitale pour avoir tué sa petite amie. Son père revient du Canada, où il sort d'une cure de désintoxication, et va devoir prouver l'innocence de son fils en 24 heures, la durée de l'histoire.


Dans cette course folle, ce père joué par Michael Redgrave va faire plusieurs rechutes dues à l'alcool, et cela va jouer sur sa perception propre, et c'est ce que qui caractérise ce thriller, qui montre aussi de manière habile à quel point la société (anglaise) parait corrompue, et qu'elle change ainsi d'époque.
Cela dit, l'histoire reste au fond classique, le personnage du fils étant à baffer, mais je retiens avant tout Michael Redgrave qui est touchant dans ce père qui est prêt à tout. On sent que c'est un homme au bout du rouleau, professionnellement, moralement, dont l'envie de boire est plus forte malgré la cure récente, mais par cette enquête, on sent qu'il est à la quête de sa rédemption.


Joseph Losey arrive à garder le rythme et l'allant tout comme Le rôdeur, signé quelques années plus tôt, et se permet même de défier la morale lors d'une fin assez inattendue, ce qui achève de rendre ce Temps sans pitié vraiment intéressant.

Boubakar
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le 26 avr. 2020

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