"Imachination, my Lord".

Ce film est le parfait représentant de la machine Hollywoodienne, dans sa course malheureuse. C'est pourtant loin d'en être le pire, je vous rassure!

On sélectionne dans les fonds de tiroirs une œuvre "bancable" (dans notre cas un livre d'Agatha Christie, fort de son succès au théâtre). Une cause louable, si un vrai travail de recontextualisation est fait. Au lieu de cela, on navigue d'une salle poussiéreuse à une autre, accompagné de seconds rôles au charisme douteux.

Et ce ton de comédie, teinté de drame qui a tant fait pour le charme d'une partie du grand cinéma d'Hollywood, ici ne se trouve pas vraiment à son aise. Et la présence heureuse de flashbacks ne comble pas suffisamment le manque de romance et de tragique. L'accusé de l'affaire est trop caricatural pour cela. Il en va de même pour Marlène Dietrich sa femme, dans ce rôle étriqué par nécessité scénaristique. J'ai rapidement compris que l'atout principal de ce film, en dehors de son scénario, serait Charles Laughton et son fameux flegme. Lui non plus est bridé par cette mise en scène scolaire.

Suis-je le seul aussi à redouter les scènes de procès au cinéma de plus de deux minutes? Dans un film à destination éducative ou idéologique, c'est parfois un passage obligatoire. Mais dans le cas d'un énième procès pour meurtre, tout stratagème pour en limiter sa durée est le bienvenu. Non pas que ce soit si long finalement,... à condition que le reste soit un bol d'air.

Reconnaissons que pour faire jaillir de belles émotions à partir du matériau de base, il fallait s'en donner les moyens; à l'aide de quelques fulgurances si besoin? Je vais me plonger davantage dans ce génie du cinéma Billy Wilder, pour observer s'il a su à d'autres occasions transformer l'essai dans des conditions similaires?