Quand Snake et Sly règlent leurs comptes

Voilà un projet rempli de bonnes idées. Réunir une équipe composée de Rambo (même si c'est une "pédale" dixit Tango) et de Snake Plissken (Stallone étant jusque-là cantonné à des rôles où il tenait seul le haut de l’affiche), les confronter à Jack Palance, filer les clés du camion à Andreï Kontchalvovski (qui a fait ses preuves avec Runaway train), demander à Harold Faltermeyer de composer la musique (Le Flic de Beverly Hills), jouer la carte de l’humour (et demander à Sly d’user, pour la première fois, de second degré) et, bien sûr, accumuler les scènes qui pètent dans tous les sens. Le début du film illustre tout à fait cette ambition : synthés qui claquent, Sly classe en costard, un joli pompage de Police story en ouverture, Kurt en chien fou qui dézingue des dizaines de bagnoles dans un parking. Ça claque bien !


Une fois le décor planté, on se rend bien compte que le scénario n’est pas à la hauteur de l’ambition annoncée. La suite enfile les clichés comme les perles et l’ensemble ressemble à une parodie tant tout ce qu’on y trouve est éculé. La relation entre les deux gros bras manque de sel, les dialogues ne valent rien, Jack Palance cabotine à l’excès, l’humour est léger comme une enclume et oblige les acteurs à mal jouer certaines scènes injouables, la vengeance manque d’éclat et le final, tristement bâclé, ne tient pas ses promesses.


Le duo d’acteurs sauve la mise et permet au film de rester regardable (c’est ce qui fait de lui aujourd’hui encore un produit sympa, surtout dans sa première partie) mais c’est honnêtement très mauvais. Quel dommage que ce projet ait été ficelé avec autant de paresse car si les bonnes idées de départ avaient été soigneusement exploitées, il y avait de quoi trousser un buddy movie de référence. Rageant même si le plaisir coupable demeure car on ne sait plus faire ce genre de films.

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le 11 févr. 2021

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PIAS

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