On aborde beaucoup de sujets, peut-être trop. Le mal-être de Hunter aurait pu être plus approfondi par une causalité directe de l'environnement dans laquelle on la voit évoluer dès le début du film. Cette situation malheureusement trop classique de famille hétérosexuelle dans laquelle l'homme existe et la femme fait exister. Cet idylle amoureux qui nous est présenté au début commence vite à sentir la merde. Hunter n'est pas heureuse avec cet homme qui lui a tout promis et ne lui a rien partagé si ce n'est quelques bribes de mots doux sous un drap dans la torpeur d'une intimité souillée par une motivation sexuelle.
J'aurais aimé voir le combat d'une personne soumise à une autre ainsi qu'à elle même. Soumise à ce qu'elle espère de l'autre. J'ai été déçu que ce combat prenne sa source dans un traumatisme passé.
Mais même si j'aurais été captivé par la lutte d'une femme s'extirpant d'un carcan sexiste que vous avez tous déjà côtoyé, j'ai finalement été conquis par ces trop nombreuses interrogations soulevées. La figure du violeur, source du malheur mais aussi capable de rédemption comme n'importe quel humain de merde. La question de la maladie psychologique, trop peu considérée pour ce qu'elle est vraiment: le miroir d'un mal-être bien réel . Et enfin la question la plus importante soulevée ici: la place de la femme soumise à un système que personne n'a choisi et qu'elle ne peut qu'abandonner pour s'élever.
Cette dernière proposition est la mieux soutenue. Tout au long du film j'enrage de ne voir que des gens qui parlent sans comprendre, sans même vouloir comprendre, renvoyant pour beaucoup d'entre nous à des émotions douloureuses que nous n'avons pas pu partager. Alors évidemment tout le long du film on s’époumone inconsciemment à proposer notre discussion à Hunter, on veut lui offrir notre oasis de réconfort dans ce désert d'intentions égoïstes qu'elle n'a pas méritée. Seulement voilà, elle est seule. Seule comme grand nombre d'entre nous qui n'auront peut-être jamais la chance de faire parler et de s'accorder avec ceux ou celles qui ont été à la source de nos malheurs.
J'ai aimé ce film comme un témoignage fictif de la solitude, du sexisme, et de la lutte aveugle que l'on doit souvent guider soi même. Ce film comme un rappel simple que le malheur est partout autour de vous, et qu'il ne tient qu'à nous de s'unir contre lui.

grimad
8
Écrit par

Créée

le 15 avr. 2021

Critique lue 81 fois

grimad

Écrit par

Critique lue 81 fois

D'autres avis sur Swallow

Swallow
Electron
7

Pica… chu(t)

Hunter (la délicieuse Haley Bennett) est la charmante épouse de Richie (Austin Stowell). En ouverture du film (voir la bande-annonce), son père (David Rasche) annonce au cours d’un dîner que Richie...

le 25 janv. 2020

28 j'aime

2

Swallow
GadreauJean-Luc
9

Swallow... délicieusement bouleversant

Une petite pépite étrange et bouleversante sort ce mercredi 15 janvier après un très bel accueil dans plusieurs festivals, dont le Festival de Deauville qui lui a offert un prix spécial du Jury...

le 14 janv. 2020

19 j'aime

2

Swallow
mymp
7

Gorge profonde

Cela s’appelle le pica, pathologie caractérisée par une altération du comportement alimentaire avec ingestion de substances ou d’objets non comestibles. Avec, évidemment, des conséquences directes...

Par

le 17 janv. 2020

18 j'aime

4

Du même critique

Swallow
grimad
8

pas d'idée de titre

On aborde beaucoup de sujets, peut-être trop. Le mal-être de Hunter aurait pu être plus approfondi par une causalité directe de l'environnement dans laquelle on la voit évoluer dès le début du film...

le 15 avr. 2021