Dans tous les sens
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Court-métrage de Guy Debord (1959)
Bref documentaire situationniste sur la naissance du situationnisme, Sur le passage de quelques personnes à travers une assez courte unité de temps laisse bien voir combien pessimistes et lucides à la fois étaient les soubassements du situationnisme. À ce titre il est un document de première main, intéressant pour quiconque s’intéresse à ce courant.
On peut considérer le format court comme une concession au genre documentaire, et si on ne fait pas abstraction du « ton d’époque », volontairement utilisé ici, il serait facile de ne déceler, dans Sur le passage…, aucune ambition intellectuelle ou cinématographique. Or, il faut reconnaître qu’une œuvre de Guy Debord sans ambition intellectuelle, c’est un peu comme un piano sans touches : ça n’existe pas, ou alors il faut l’appeler autrement.
Il faut surtout se rappeler, en quelque estime – là encore – qu’on tienne Debord et ses idées, qu’il est un obsédé du contrôle. Lui se définira plus tard comme « stratège », ce qui me paraît une autre façon de dire à quel point la quête de l’expression juste prend chez lui des proportions névrotiques.
C’est-à-dire que l’enlisement du film au bout d’une petite dizaine de minutes est délibéré : ça se met à ressembler à truc sans structure, sans rythme, sans sujet, sans intérêt. Il faut attendre le premier des « plans blancs » pour que le film (re)devienne une œuvre digne de ce nom, à ce titre éminemment situationniste. Qu’est-ce que cela démontre ? Rien ne prouve qu’il s’agisse d’une démonstration.
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le 21 janv. 2017
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