S’il met un peu de temps à se mettre en place et à trouver son rythme de croisière (on a même quelques craintes durant la première demi-heure), le film décolle ensuite et nous entraine dans une aventure loufoque follement drôle et dépaysante. Trouvant le juste ton entre l’esprit des Nuls et ses gags complètement décalés, l’esprit BD et ses gags cartoonesques et la touche d’exotisme attendue, Alain Chabat montre qu’il n’a pas perdu la main depuis Astérix et Obélix : mission Cléopâtre. On y retrouve le goût de l’absurde, les trouvailles visuelles, les gimmicks nullesques, et le goût d’entasser les personnages les plus loufoques pour le meilleur et pour le pire. Pour le meilleur car cela étoffe généreusement le film, pour le pire car certains sont par moments sacrifiés au fur et à mesure de l’avancée de l’intrigue.
Heureuse nouvelle comme dans Astérix, Jamel Debbouze est drôle et à sa place, ce qui était important vu son personnage. Autre personnage phare particulièrement réussi, celui du Marsupilami (effets spéciaux très réussis et bouillote du personnage à faire fondre les gamins). Dans les seconds rôles, Lambert Wilson livre une prestation désopilante dans un numéro qu'il fallait oser imager tant il est totalement décalé.
On rit donc de bon cœur même si certains gags manquent parfois d’originalité (mais ils fonctionnent toujours) et si l’intrigue avance parfois à rebours. La fin aurait ainsi pu être moins ramassée et le début moins laborieux. L’avantage est que le film se termine par une certaine frustration (mince, c’est déjà fini et on ne sait pas ce qu’il advient de tous les personnages) et on conserve le souvenir d’un film bon enfant qui a atteint son but, à savoir faire celui de faire rire et de divertir.