L'amour ne tue pas

Mimi n'est jamais là où on l'attend, elle veut déjouer l'image qu'on a d'elle et même l'image qu'elle se fait d'elle-même. Il faut le dire tout de suite, Daphné Patakia, vue dans Benedetta et dans la série OVNI, est sensible, drôle et subtile. Mimi, donc, veut sortir de l'hôpital, elle veut s'inventer une vie possible, dans un cabinet d'avocat, puisqu'elle a passé le barreau, même si elle n'a jamais plaidé. Elle vient pour un entretien d'embauche, qu'elle n'obtient pas, mais qu'importe, elle reste dans les bureaux, elle s'infiltre, elle se glisse dans les fissures de notre monde. Elle rencontre Benoit Poelvoorde, avocat, lui, pour quelques jours encore. À eux deux, ils vont tenter de résoudre des affaires de vie, de famille, d'argent, les leurs et celles des autres...

Les intrigues tiennent, pourtant ce n'est pas ce qui nous attache tranquillement, inéluctablement au film.

Ici, tout est sur la branche, en équilibre, prêt à s'effondrer alors que tout se construit néanmoins merveilleusement. Les situations toujours plus décalées, toujours plus en marges ne semblent jamais loufoques ou absurdes, tout est bien réel, c'est ce qui est jubilatoire. C'est par l'inadaptation que la vérité va éclater, les deux personnages centraux ne peuvent plus être dans le même monde que les autres et de l'extérieur parfois, on le voit mieux. Tous les deux cherchent une manière de vivre, de naître, de se réinventer et c'est bien ce que nous proposent les dernières images du film.