Vraiment, voir un tel potentiel gâché sur l’autel de la SF de bazar m’énerve, tant le film aurait pu donner quelque chose d’intéressant. En effet, dans la plupart des films de SF horreur, il s’agit d’un vaisseau fantôme qui dérive qu’il faut aller sécuriser, et dont on devra de toute façon s’échapper. Ici, l’appel au secours provient d’une mine désaffectée (ahaaa...) sur un planétoïde qui a dévié de son orbite et qui se balade dans l’espace (ahaaaa…) à proximité d’une Supernova. Voilà qui a de quoi exciter notre imagination, le contexte étant propice à un space opéra. Si la présentation de nos personnages reste très beauf (un couple baise, deux types jouent au ping pong, la médecin chef pianote sur son ordinateur pendant que le pilote disserte sur la violence des cartoons), on pouvait raisonnablement s’attendre à un spectacle divertissant. Et techniquement, on a des décors corrects (quoique cette esthétique bleue finisse vraiment par nous taper sur les nerfs, à en être dégoûté de la couleur), et des vues spatiales tout à fait satisfaisantes pour l’époque. Le problème, c’est que le film se la joue minimaliste et qu’au lieu de nous proposer un défouloir stressant, il tente de se la jouer dans un domaine qu’il ne maîtrise absolument pas : la psychologie. Mon Dieu, la psychologie ! Une erreur monumentale qui rend le film vite ridicule malgré ses différentes idées. Ici, l’enjeu semble être un artefact extra terrestre qui modifie peu à peu les caractéristiques du corps humain. Il est ramené par un survivant qui ressemble un peu mais pas trop au connard que connaissait la médecin chef. Le soucis, c’est qu’on se doute très vite que c’est bien le connard qu’elle a connu, mais qui a été modifié par l’artefact (rajeunit en fait). Et à partir de là, le film se lance dans la psychologie des vaches. L’infirmière folle du cul est toute émoustillée par notre arrivant magnétiquement modifié et s’envoie en l’air avec lui en apesanteur avant de se faire tuer de façon prévisible, son copain se révèle être un jaloux fasciné par l’artefact qui subira le même sort (bref, une manière d’éduquer les populations sur une sexualité un peu trop exprimée), la médecin chef s’interroge sur le survivant qui lui rappelle vaguement son ex… Pendant que notre héros explore la mine qui se résume à un laboratoire au fond d’un trou (merde, où sont passées les installations d’Outland ?). Et on ne vous parle pas du jargon scientifique aussi hallucinant que non-sensique ("l'objet est composé de matière isotopique issue d'un univers à 9 dimension ici converti dans notre unvers à trois dimension, d'où l'émission de rayonnement isotonique à grande amplitude para magnétique." "C'est une bombe ?" "Oui, ça va tout faire péter !"). Aussi vulgaire qu’inintéressant, le film s’achève par un duel ô combien prévisible entre le gentil héros camé et le méchant vilain camé lui aussi, mais c’est lui le méchant parce qu’il est devenu laid à force de muter. Mais c’est le choix de conclusion nanar qui nous fait bien rire. Alors qu’on a vu au début combien était instable les capsules de protection pour les voyages à la vitesse lumière, on voit nos deux survivants se mettre dans la même, et en ressortir indemne, signe de leur parfaite correspondance sentimentale. Un final assez aberrant qui confine à la médiocrité du projet (en même temps, on a un ordinateur qui tombe amoureux parce qu’on lui a mis 5 lignes de codes en plus dans son système, la scène est d’ailleurs involontairement très drôle, tant l’ordinateur se met à penser comme un humain en quelques secondes). Un petit navet bénéficiant de moyens techniques bien disproportionné au regard de la facture très Z du scénario.

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le 23 mars 2015

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Voracinéphile

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