Enchaînant les films à un rythme soutenu depuis plus de 15 ans (un film par an, en gros), le Hong Sang-Soo cuvée 2013 est récemment sorti sur les écrans coréens.

Comme tous les films de Hong Sang-Soo, ça parle de relations hommes femmes. Le canevas ici, et l'unique originalité du film au regard du reste de la filmographie du réalisateur, c'est ce motif du personnage central de Sunhi et des trois hommes qui gravitent autour d'elle.

Pour dire quoi ? Eh bien en gros tout pareil de ce que nous dit Hong Sang-soo depuis plus de 15 ans. L'ennui c'est que la redondance arrive au point que l'on commence à confondre les films du réalisateur. Confondant pour ma part Hahaha et Les femmes de mes amis, je me vois bien confondre aussitôt que je l'aurais plus ou moins oublié (à mon avis d'ici environ 2~3 mois) ce Our Sunhi avec Oki's movie (peut être les acteurs....).

Le problème de cette petite fresque tenant souvent de la bande dessinée, certes fraîche et printanière, c'est son insignifiance absolue et son manque de profondeur. Depuis plusieurs films, Hong Sang-Soo a une tendance inquiétante à réduire de plus en plus la complexité de ses intrigues, le nombre de scène et de locations, comme si il avait oublié que son statut de réalisateur de films fauchés supposait une certaine inventivité pour cacher la misère du budget.

Comme une bande dessinée qui se lirait à la va-vite entre deux stations de métro, on sourit quand même souvent et à la fin, un instant, et puis quand c'est fini on ferme le livre et on reprend son chemin. Our Sunhi, on a cette même impression immédiate d'oubli, à l'extrême opposé de ces films qui restent avec vous parfois de longs jours et vous triturent l'esprit, comme cela avait pu être le cas il y a dix ans avec Turning Gate et La Vierge [...]...

Mais qui sait peut-être qu'un jour, on verra la filmographie de Hong Sang-soo comme un tout, et que dans ce tout, Our Sunhi fera sens. En attendant et en tant que tel, le sourire laissé sur les lèvres à la fin de la séance n'est ni nuancé, ni profond, ni sensé. Juste, un sourire.
bdipascale
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le 14 sept. 2013

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le 14 sept. 2013

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