Be sure to wear some flowers in your hair

Précisons direct que ce film est un merveilleux film pour bobo, pour ces gens qui aiment se prouver leur tolérance et leur ouverture d'esprit dans un cadre fait de cartes postales et de gens jeunes et beaux. Summertime a la tare de provoquer l'agacement dès que l'on tente d'approcher cette notion de "film sur la vie" tellement elle se déroule ici dans un cadre idéalisé. Cela ne veut pas dire que le film est désagréable sur le moment (puisque tout y est beau, léger, convivial). Ni à la limite que son optimisme est nocif de superficialité (on a là un couple homosexuel extrêmement mignon, jamais filmé au cours d'une sodomie (le passage obligé des prods qui s'affichent gay friendly), souriant et si ouvert (sauf avec les parents homophobes, hein, faut quand même montrer le mal d'un côté), qui peut donc donner un espoir de possibilité du couple homo). En fait, il a cette malédiction d'avoir suffisamment de détails dans l'instant pour donner la sensation du quotidien (et quelques défis : amusez vous à compter les couples homos qui apparaissent, il doit y en avoir une bonne dizaine), et dès qu'il s'agit de le résumer... Ces énormes clichés de carte postale qui ressortent !


Les personnages sont plutôt bien interprétés, et leur naturel fonctionne, ainsi que les gags qui viennent généralement avec eux. Maria nous confirme par sa belle prise de conscience qu'il faut être progressiste pour être épanoui (du moins dans ce contexte), et se révèle sans doute être le personnage qui évolue le plus. Toutefois, j'aimerais aborder le point troublant de la sexualité dans ce film. C'est curieux, mais elle est totalement auto-centrée de façon assumée. D'abord avec la masturbation (au passage, la vulgarité de la mise en scène durant les séquences de fantasme fait clairement penser à une pub pour le viol), puis avec les premières fois de nos deux italiens durant leur escapade new-yorkaise. Je n'ai pas bien compris où voulait en venir le film, sinon peut être pointer cet égoïsme charnel, dont personne ne semble prendre conscience.


Pas grand chose d'autre qui n'ait déjà été dit ailleurs : belle photographie, bande son posée, des clichés énormes et des gens qui aiment pratiquer la fuite en avant. Grande sensation de vie tant qu'aucun problème ne vient ralentir le mouvement, ce qui n'arrivera pas sous ces cieux idylliques. A ceux qui veulent se réconforter et se blottir dans un nid douillet tout chaud d'amitié d'ouverture et d'amour (sauf pour ces beaufs homophobes du Kansas), Summertime sera un régal. Et pour les gay friendly... il y a summerstorm.

Voracinéphile
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le 16 oct. 2017

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