Que les producteurs/ exécutifs/ studios soient maudits !


Ce film est un exemple parfait de charcutage au nom d'un marketing foireux.
Déjà, les bandes annonces annonçaient la couleur. Entre la première du comicon très dark et "serious business" et les dernières en mode "couleurs fluos c'est trop fun t'as vu", on se disais déjà qu'il avait du se passer quelque chose.


Et en effet, il a du s'en passer. T'as quasiment deux films mélangés a l'arrache.
Entre le début, ou on découvre les personnages et leur vie carcérale, passages assez durs ou on voit une harley quinn martyrisée par ses geoliers, tabassée, droguée, un killer croc traité comme un animal, deadshot battus et humilié en permanence etc... Et la suite du film nous montre des personnage avec une mentalité a géométrie variable, tantôt "youpi on est vilains c'est cool", tantôt "on est trop des badass tavu", mais en tout cas sans profondeur aucune. Ou sont passés ces prémices encourageants ? Que sont devenus les êtres blessés, dangereux parce que n'ayant rien a perdre qu'on nous a laissé deviner ?
Disparus dans les méandres d'une post -production qu'on devine chaotique et dont il sera intéressant, dans quelques années quand les langues se délieront, de connaître la teneur.


Parce ce que bon dieu, ce film est archi-caviardé de trucs sans queue ni tête. On nous enquille les deus ex machina pour résoudre des enjeux: el diablo s'invente des pouvoirs selon les besoins du scénario. Il faut que je résiste a des illusions ? Bon, on a qu'a dire que j'ai des pouvoirs psychiques alors. Je dois combattre un machin d'une autre dimension pluri-millénaire trop balaise ? Ok, on a qu'a dire que je peut me transformer en squelette maya géant enflammé.
Il faut poser une bombe en passant dans un tunnel inondé avec des tas d'hommes-caca sur le chemin ? On a qu'a dire que killer croc peut respirer sous l'eau, même si il a jusqu'à présent été clairement statué que le gars est un humain parfaitement normal malgré son apparence.


Le twist aux deux tiers du film est ultra débile. La fin du monde est proche, mais t'envois ta task force de vilains très très dangereux libérer miss waller qui est enfermée dans un immeuble dont elle aurai parfaitement pu s'échapper seule (il n'y a des hommes-caca qu'aux premiers étages) au lieu de les envoyer s'occuper de la sorcière d'une autre dimension qui prépare très ostensiblement un mauvais coup. Alors que personne ne fait rien pour l'arrêter (wonder woman, the flash et batman sont sans doutes en RTT). Et en plus, tu peut détruire la sorcière en question en deux secondes en écrasant son coeur que tu as en ta possession, mais tu le fais pas. Parce que.


Suicide squad est une caricature de film de super héros, faussement moderne, mais en réalité profondément bas du front, avec un scénario mal torché, des personnages incohérents et truffé de punchlines tellement nazes que même celles des films d'action des 80's étaient mieux.


Le joker achève le tout. Le joker de jared Letho, c'est tony montana défoncé et peint en blanc. Il passe son peu de temps d'écran à avoir une gestuelle outrée copiée sur jack sparrow (qui est un personnage comique) et parle tantôt très vite puis très lentement pour bien montrer à quel point il est foufou dans sa tête. Et c'est tout. Et c'est nul.


Le joker de Nicholson c'était une sorte d'artiste fou qui agissait pour la beauté du geste. Qui s'extasiait sur la beauté graphique de photos de cadavres, "embellissait" des toiles de maître à sa façon, et esthétisait ses crimes. Une version maléfique de tim Burton en fait.
Le joker de Ledger, c'était le chaos. Un concept simple mais riche. Il agissait selon des principes très clairs et avait un but: prouver que le monde est a la limite de l'anarchie et qu'il suffit d'un rien pour que tout bascule.
Le joker de suicide squad, c'est un gangsta bling bling un peu barjot (et pas tant que ça, harley est sensée être pire, alors que le joker est le plus gros psychopathe de l'univers DC.)
Pitié, ne le laissez pas tel quel dans le prochain batman.


Le doublage achève le film. Plusieurs fois j'ai prié pour que les personnages ferment leurs gueules. Ce vocabulaire et ce phrasé "wesh wesh" juste pour dire : "hé, c'est des voyous, ils parlent comme des cailleras", c'est tellement naze et hors-sujet. Le pire c'est l'enchanteresse qui te sort un "vas-y, t'aura pas les couilles". Quelle entité maléfique pluri-millénaire d'une autre dimension trop puissante et charismatique (sans compter son design miséreux pendant les deux tiers du film alors que son aspect de sorcière cauchemardesque et sale était si bien) !


Il va falloir apprendre de vos erreurs warner. Le public est capable de se déplacer en masse pour voir des films de super-héros matures, intelligents et sombres. The dark knight, au hasard.

lordash
3
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le 13 janv. 2017

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lordash

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