Le film s’avère en faite bien plus compliqué qu’il n’y paraît, n’en déplaise à ceux qui n’auraient pas compris, où qui pensent que les effets spéciaux ne peuvent être compatible avec une histoire. Celle-ci, effectivement d’apparence simple, ne peut sembler être que le prétexte pour un déluge d’action en tout genre. Et il est vrai que ce sur ce point là on est servit : première guerre mondiale version steampunk, combat stylé contre des samouraïs, attaque d’un dragon défendu par des orcs et contre des robots dans un univers futuriste. Des filles sexy qui se battent au sabre et au flingue contre différents ennemis, avec un audacieux mélange de science-fiction et de fantastique et des musiques rock entraînantes et envoutantes!
Mais la fin surprend et oblige à revoir ce que l’on pensait savoir. En effet on sait clairement que Baby Doll est une patiente internée dans un hôpital psychiatrique qui cherche à s’évader via les rêves, mais quelle est la part de réalité ? Où commence le rêve ? Même si « Inception » est passé par là, « sucker punch » fait encore plus fort à ce niveau, parce que les frontières sont encore plus floues. On suit donc ce qu’on croit être le plan du film, jusqu’à la fin qui vient tout chambouler.
Même si le film aurait beaucoup gagné à être plus clair et moins ambigu, je comprends donc les critiques en ce sens. En effet, si je suis parvenu à comprendre le film, c’est grâce à des explications trouvées sur internet. Est-ce qu’un film doit impérativement être clair à son premier visionnage, et est-ce que la nécessite de faire des efforts pour la compréhension est-elle un défaut de scénario ou un souci de ne pas prendre le spectateur pour idiot, le débat est ouvert. Après tout, « l’odyssée de l’espace » est incompréhensible à son premier visionnage, et ça ne l’a pas empêché de devenir culte…
Une compréhension qui a de toute évidente échapper à pas mal de personnes, qui se sont arrêter aux effets spéciaux et n’y ont vu qu’une histoire simpliste, ce que je trouve fort dommage.
Spoliers
Il faut déjà comprendre que toute la partie dans la maison close n’est qu’une invention pour représenter le monde terrifiant de l’asile. Ainsi Baby Doll ne s’échappe pas physiquement (elle est attendue par un homme rencontré dans ses visions), mais mentalement, d’où l’étincelle de conscience aperçu après l’opération. Ce qui déjà n’est pas clair pour tout le monde. Mais l’imaginaire opère encore à un autre niveau : l’héroïne ne serait pas Baby Doll mais Sweet Pea ! Ne pouvant supporter d’être responsable de la mort de sa sœur, elle s’invente un autre personnage en plus d’une réalité plus colorée et des mondes imaginaires. Plusieurs indices amènent à valider cette hypothèse. Baby Doll a une histoire assez similaire. Et c’est Sweet Pea qui est assise sur la chaise, dans la maison close, après que Baby Doll s’y soit installée dans l’asile. Ainsi, l’élément que Sweet Pea/Baby Doll doit se débarrasser pour réussir la dernière mission, est la culpabilité liée à sa sœur, symbolisée par l’acceptation, dans le monde futuriste, de sa mort et de continuer malgré tout.