Un petit Slasher option 80's qui reste assez basique

Je me sens un peu illégitime en m'attelant à la critique de ce film, n'ayant pas vu le premier volet (The Strangers de Bryan Bertino, sorti en 2008) mais je vais quand même essayer.

Avant toute chose, je tiens à souligner que le film se targue d'être basé sur des faits réels (c'est d’abord écrit sur l'affiche puis lors de la séance, on nous le rappelle en tout premier, avant la première scène, au cas où il subsisterait quelqu'un qui vivant dans une grotte, n'aurait pas reçu le mémo) mais je vous arrête tout de suite, pas la peine de commencer à psychoter et à annuler vos prochaines vacances en camping hors saison, car de toute façon, il n'en est rien (ou alors, on a pas la même idée de ce que cette expression est sensée signifier).
Le réalisateur, Johannes Roberts, a mixé des cambriolages qui ont eu lieu dans son quartier quand il était jeune avec l'histoire de Charles Manson et Sharon Tate-Polanski. J'appelle ça de l'impro, perso. Ou au mieux une vague inspiration. Donc voilà, vous êtes prévenus, un film qui commence par mentir à ses spectateurs, je ne suis pas sure que ce soit très bon pour la suite.

Passons au film en lui-même, à présent.
Le lieu de l'intrigue (un parc de mobile home désert) est très oppressant et malgré que la présentation des personnages soit pour le moins succincte, on a aucun mal à s'attacher à cette petite famille en crise. Toujours est-il que les parents inquiets à propos de leur super rebelle de fille, et en admiration devant leur fils parfait, ce n'est pas très très original... D'ailleurs toutes ces allusions à ce que Kinsey la terrible a fait pour être envoyée en pensionnat, sans jamais en arriver à ce dont il s'agissait exactement, j'ai trouvé ça hyper frustrant.

Alors bon, nos 4 Gus s'arrêtent pour la nuit dans un petit camping sympa qui s'avère totalement paumé et bien flippant, mais jusqu'ici tout va bien : les psychopathes dorment encore (ou jouent au scrabble, pour ce qu'on s'en carre).
Ces derniers n'auront droit à aucun développement, aucune explication ne sera donnée quant à leurs motivations pour commettre ces meurtres et leurs visages resteront masqués pour la plupart d'entre eux. Loin de moi l'idée que ce type d'individu tuant au hasard n'existe pas mais là c'est réellement poussé à l’extrême : le petit groupe de taré doit se partager 5 répliques grand max dont deux étranges "Is Tamara home?" (oui, cette question a été posé à deux reprises, ne cherchez pas à comprendre, il n'y a rien à comprendre).

Alors bon, la mise en scène n'est pas trop mal, le choix de la bande-son est réussi et les acteurs ne s'en sortent pas trop mal non plus, surtout Bailee Madison (la sale gosse qu'on a envie de gifler au début, puis de secouer tout au long du film, pour qu'elle se bouge un peu, parce que qu'est-ce qu'elle est molle), mais on ne peut pas dire qu'ils fassent des étincelles non plus.

Aussi, le scénario comporte trop d'incohérences qui ne sont malheureusement pas des oublis mais des libertés que les réalisateurs de films d'horreur ont l'habitude de prendre mais qui passent de moins en moins auprès des connaisseurs du genre.

Les fois où Johannes Roberts n'a pas respecté les spectateurs en piétinant ce qu'il restait de la crédibilité de son film :

Mais bon c'est qu'un slasher donc on est cool, on fait comme si on avait rien vu.

Dernier spoiler :

Donc voilà, ça ne casse pas des briques mais ça fait patienter, en attendant le prochain film d'horreur un peu plus élaboré.