Mesdames et messieurs, le cirque Sono débarque en ville !
Je pensais avoir été assez brassée comme ça avec Cold fish ou Suicide Club. Et bah non. Je crois que tu connais pas assez puissamment Sono Sion si tu n'as pas maté ce film-là : bon, je pense que Love exposure concoure facile niveau puissance créative. Mais l'idée est là, le réalisateur se comprend ici et pas ailleurs. Il a écrit, composé et dirigé ce film.
C'est un chef-d'oeuvre dans le chef-d'oeuvre. Bien sûr, la surprise du scénar nous balade du début à la fin, jusqu'au bout on halète, on s'étonne et on en devient dingue. Ce film de taré qui parle de timbrés parlent aux fous. Voilà le topo : tu sors pas indemne de la séance.
C'est que ça pourrait être juste gore et torturé. C'est que ça pourrait être froid et sans vie, un peu à la American psycho.
La magie Sono, c'est de te faire tendrement souffrir face à l'horreur, de créer une atmosphère, tout un univers autour de ce qu'il te montre. Il raconte humainement des horreurs. C'est ça son génie : rendre l'abominable à l'art. Il met des paillettes, des couleurs, des personnages charmants et qui intriguent, puis le sang arrive et colore les murs, les membres et les êtres. On dirait qu'il peint plus qu'il ne filme. C'est très plastique comme composition et c'est sûrement ce qui donne cette profondeur à l'apparent détachement qu'il peut montrer dans les scènes de violence extrême.
Y'avait Shining avec ses ascenseurs plein de sang, bah maintenant y'a Strange Circus avec son école ensanglantée. Le truc, c'est que chez Sono, des gamins entourés de sang, c'est pas juste glauque : c'est poétique.
(et le titre du film paraît bien trop timide après visionnage)