Ben (Kenobi) sauve princesse Leia de la fin du monde

(Critique sans spoilers)


«Malaise conflictuel» résumerait parfaitement mon ressenti sur ces 1h35 de visionnage. On peut l'appliquer aux défauts, comme aux qualités du film (lorsque ces dernières montrent le bout du nez). Si on ne compte pas la petite bouille mignonne de Saoirse Ronan (dont j'apprécie les talents d'actr... bon... ok ELLE EST TRÈS JOLIE D'ACCORD), le film est axé sur le thème du fameux «syndrome de Stockholm», la vraie raison qui m'a poussé à voir Stockholm, Pennsylvania et qui je pense est l'une des deux motivations de voir un tel film (la deuxième étant les rapports qu'entretiennent une victime captive aussi longtemps avec un monde nouveau et inconnu). Alors... est-ce que l'authenticité de l'expérience paraît convaincante dans ce film ?


Question ouverte ?


Parce qu'on peut parler du niveau de fidélité et de recherche du syndrome de Stockholm (puisque c'est de cela dont traite le film) : je ne saurais dire si à tout hasard la réalisatrice et scénariste Nikole Beckwith s'est inspiré de faits réels, ou d'un bouquin d'études psychologique, ou si elle est s'est simplement donné carte blanche sur l'interprétation sous la forme d'un exercice de pensée. Je trouve que les événements factuels sonnent à peu-près juste (on a quelques fils directeurs qui "fonctionnent" + ou - bien, et quelques idées de mise en scène pas "trop" mal) ; mais les détails m'ont interloqués beaucoup trop que nécessaire, et sorti du film à plusieurs reprises. L'inquiétante stoïcité de Leanne (Saoirse) et le malaise général que cela provoque dans son entourage étaient tout de même assez intriguants pour rester malgré tout, et me donner envie de jouer au jeu de la devinette :


Mais que lui est-il arrivé pendant sa captivité ?


Il va de soi qu'une réunion de famille entrecoupée d'un petit trou de 20 années, ça ne se rebouche pas comme par magie. Et ça, le début du film le présente bien. Je l'ai vu en V.O. et je trouve que les acteurs se débrouillent : on a une confrontation entre deux mondes, celui de gens normaux qui ne savent pas comment interagir avec leur fille, et la fille en question qui est devenu femme a qui on a volé une enfance normale. Avec un clairsemé de vautours humains qui viennent apporter cette vision du monde assez anxiogène à Leanne.


Si Stockholm, Pennsylvania a jugé bon de prendre son temps, avec son rythme intimiste et quotidien (à nous faire comprendre qu'on quitte une prison pour habiter dans une autre), je trouve qu'il abuse trop de déja-vus (= les ressorts marratifs qu'on voit dans tous les autres films du genre), au point que j'ai eu comme l'impression qu'on empêchait Saoirse Ronan de jouer... On ne lui donne que si peu à faire, ce qui n'est pas aidé par le choix de lui mettre en face une équipe de parents fort peu dégourdis (et en théorie c'était une BONNE idée). Ça s'arrange par la suite, d'une certaine façon, et la relation parents / fille prend ENFIN de l'intérêt à un moment.


Malheureusement, tout cela manque de personnalité, de sensibilité. J'aurais apprécié que le film ne reste pas bloqué sur le même mood pendant si longtemps, surtout si c'est pour ne révéler que trop peu d'éléments, ou proposer si peu d'évolution dans les interactions. À un moment ça ne peut pas tout justifier.


Enfin bref, si vous ne vous endormez pas et que vous faites preuve de déduction, vous aurez la réponse à la question. Par contre : une fois au courant j'en ai conclu (d'après mes déductions perso) que les réactions de Leanne manquaient de "logique". Du genre à lancer des cailloux (indices) pour les reprendre une heure plus tard comme si on n'avait rien vu...


Le(s) Reste(s)


J'aurais voulu parler des décors, ou de l'ambiance, la musique, etc. Mais en fait c'est tout... il n'y a pas de "reste", c'est tout ce qu'il y avait à savoir. Une réalisation bien fade et vraiment orienté téléfilm, avec LE style de dialogues que j'ai toujours détesté, à savoir des phrases de trois mots espacés de gros blancs. Allez si, j'ai trouvé que la psychologue et les deux jeunes filles jouent plutôt bien ! Pour finir pas de musique à l'horizon, ce qui n'est pas forcément mauvais : j'apprécie que la réal n'a pas espéré m'amadouer avec du pathos en fond sonore (quelque part, cela prouve d'une bonne volonté dans son approche). Et puis bah voilà, on a fait le tour.


Conclusion


Je rappelle que je n'ai pas la prétention de détenir une vérité sur les traumatismes de la captivité... je me base sur ce que je crois connaître, ce que j'ai vu ou entendu, c'est tout. Et ce que je retiens de Stockholm, Pennsylvania c'est un constat assez triste, autant dans le bon sens (scenario surprenant, à sa manière), que dans le mauvais sens (long et éparse, dialogues insipides). Pas convaincu qu'il sache traiter son sujet efficacement. À réserver aux puristes de drames, ou aux apprentis psychologues.


Note : Ben (Kenobi) /20

• Trivia : Saoirse se prononce + ou - comme Sacha, voilà c'est gratuit :)

Tonton_Norman
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le 23 juin 2022

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Tonton_Norman

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