Splendor
6.4
Splendor

Film de Gregg Araki (2000)

Première hypothèse à la fin du film, j'imaginais parfaitement Araki se disant : « hé sérieux ma claque d'être underground, si je réalisais une comédie romantique à but alimentaire ?».
Le schéma classique est respecté : une fille, deux garçons, le récit rétrospectif à la première personne, la rencontre avec l'amour à une soirée. Relation idyllique, puis, les problème arrivent, bien sur, alors la fille fuit chez sa meilleure amie, sort avec un blaireau plein d'argent aux allures de Ken, & finalement, renonce sur l'autel à l'épouser, pour se tourner vers son premier amour, & élever leur enfant ensemble.
Alors bien sur, le triolisme est un thème central du film, propre à Araki parce que malgré tout, il n'y a pas à douter, l'univers du cinéaste est bien présent, pour autant on se demande pourquoi jouer sur le plan à trois ? La relation entre l'héroïne & ses deux amants n'est pas vraiment développée, & la moitié du film suggère qu'elle sort avec un schizophrène immature plus qu'autre chose : un blond un brun, un batteur body-buildé, un intellectuel à binocle, en particulier au vue de la scène après la rupture, où une seule personne semble discuter avec elle-même, dans le schéma classique de la bonne & la mauvaise conscience.
Bye bye le trash, l'étrange, le dérangé. Certes, la libération sexuelle est bien là, les décors sont ultra-pop & colorés, l'esthétique pédé kitsch, c'est sans conteste un film d'Araki, mais dépouillé de tout son intérêt. L'introspection de la fragile adolescence manque, & malgré le discours subjectif, la psychologie est simpliste, évidente, fade. Déception donc pour la fan du réalisateur que je suis. À qui s'adresse ce film alors ? Peut être est-il là pour ouvrir l'esprit au public stéréotypé de ce genre de comédie romantique, qui arrive tout de même à rester dans le poncif tout en s'en écartant violemment. & effectivement, l'absence de scène sexuelle, la beauté trop parfaite de Veronica, les élipses trop grande sur l'évolution du trio donne un côté pudique très incongru pour un film d'Araki.
N'empêche, pour qui souhaite une soirée guimauve mais en sortant des cadres, Splendor reste un film agréable, esthétiquement au point, avec une intrigue certes simple mais qui tient la route, & peut être bien mieux que la plupart des films romantiques. À voir en oubliant le nom du réalisateur peut être, pour ne pas être déçue du manque de profondeur.
Kostro
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le 23 nov. 2010

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