Below her mouth est un film montrant une histoire monstrueusement caricaturale. D'un côté, nous avons Jasmine, prête à se marier à son copain avec qui elle vit aisément depuis des années. De l'autre, Dallas, une femme lesbienne, couvreuse de toits, qui picole, sort et enchaîne les histoires sans lendemains. Un cliché ambulant de la butch, en somme. Sa manière de draguer Jasmine est terrifiante. Elle la harcèle physiquement à plusieurs reprises alors que Jasmine la repousse jusqu'à ce qu'elle n'ait d'autre choix que de s'abandonner complètement à la volonté de Dallas. S'ensuivent de longues minutes de film inintéressantes et clichées. Je me passerais bien de raconter ces moments où elles prennent le bateau, sont sur la plage, vont faire du manège, et où l'on en apprend enfin un peu plus sur la vie des deux protagonistes, mais malheureusement pas assez pour que l'on s'y attache et qu'elles nous deviennent familières. Notons aussi la facilité déconcertante dont Jasmine fait preuve pour s'assumer au bras de Dallas en public d'abord en tant que lesbienne puis en tant que femme adultère.
Le ridicule demeure lorsqu'elles doivent se quitter. Elles se connaissent seulement depuis deux jours, ont passé leur temps à faire l'amour, n'ont visiblement pas grand-chose à se dire. Below her mouth raconte une histoire d'amour qui n'en est pas une, qui commence par une attirance physique, du harcèlement et qui se passe entre deux amantes vides de personnalité, le jeu des actrices n'aidant d'ailleurs pas (Erika Linder est, à mon avis, bien meilleure mannequin qu'actrice). Un dernier affront est fait aux spectateur.rices à la fin, par un dernier twist de quinze secondes qui promet une happy end à l'eau de rose qu'on attendait tous.tes.