Idéaux exaltés, fraternité et déambulation dans la nuit Parisienne, tout ça rythmé par une ballade lancinante presque obsédante signée Georges Moustaki, s’inspirant d’un champ de partisans grecs, qui résonne comme un appel au soulèvement et qui raisonne encore longtemps après la fin du générique, tels sont les ingrédients de ce film fauché dans lequel Mocky y mêle ses obsessions emmenant ses personnages au bout du bout des pavés de la nuit parisienne.


S’ouvrant sur une très surprenante scène de gunfight que n’aurait pas désavoué Sam Peckinpah ou John Woo, toutes proportion gardées bien sûr…, le film enchaîne une succession de scènes de déambulations nocturnes filmées au gré des inspirations de l’auteur, mais toujours tenu par cette idée fabuleuse fonctionnant à l’économie de moyens, faire du cinéma avec trois kopecks.


Mocky l’anar y dresse un passage en revue à la mitraillette Thompson des beaux idéaux qui débouchent sur du vide et du fauchage en pleine jeunesse mais n’oublie pas d’égratigner le microcosme bourgeois qui s’empiffre de ratafia et de jeunes pouliches dans des parties fines.


Mine de rien, peu de cinéaste en France ont osé aborder des sujets qui ont dû faire grincer bien des dents et ont fini par faire l’actualité : les hordes de supporters de foot débiles, la pédophilie institutionnelle, les beaux idéaux qui s’effondre, la corruption des élites… pas toujours super fin le Mocky, mais sacrément burné.

Créée

le 27 nov. 2019

Critique lue 248 fois

6 j'aime

Critique lue 248 fois

6

D'autres avis sur Solo

Solo
Wobot
7

"Tu rigoles? Sans les bourgeois, à qui on piquerait l'oseille?"

Moi, Mocky, je le connaissais en tant que clown médiatique qui gueule sur les plateaux TV que les critiques dézinguent ses films pour leurs petit budget et que c'est un génie incompris, tout ça avec...

le 1 août 2014

17 j'aime

6

Solo
Moizi
8

Murmure

Je n'avais jamais vu de film de Mocky et je rattrape donc mon retard avec Solo et c'était vraiment bien. Déjà Mocky a un physique qui en jette, proche d'Alain Delon et franchement il porte le film...

le 17 févr. 2018

13 j'aime

Solo
philippequevillart
7

Pueblo unido

Idéaux exaltés, fraternité et déambulation dans la nuit Parisienne, tout ça rythmé par une ballade lancinante presque obsédante signée Georges Moustaki, s’inspirant d’un champ de partisans grecs, qui...

le 27 nov. 2019

6 j'aime

Du même critique

L'assassin habite au 21
philippequevillart
8

Meurtre oblige

Première incursion de Clouzot dans un genre auquel il donna ses plus belles lettres de noblesse, en l’occurrence le thriller à la Hitchcock. Pour se faire il adopte un style emprunt à la Screwball...

le 21 avr. 2020

18 j'aime

8

Joker
philippequevillart
6

Autant de clown clinquant

C’est auréolé d’une récompense à la Mostra de Venise et d’une pluie de critiques dithyrambiques annonçant un classique instantané et une performance d’acteur de la part de Joaquin Phoenix emprunte...

le 9 oct. 2019

18 j'aime

5

La Chienne
philippequevillart
8

L'ange et la mort

Dans La Chienne, second film parlant de Jean Renoir, c’est surtout quand les voix se taisent et que l’image reprend naturellement ses droits que le lyrisme dramatique s’impose pour offrir de grands...

le 31 janv. 2023

18 j'aime

2