Comment ne pas adhérer à des propos qui dénoncent la société de consommation quand on voit la gabegie qui en résulte ? Pourtant je dois dire que malgré la force rhétorique de son discours, je n'ai pas été séduite par ce documentaire. Mélangeant savamment des anecdotes sur le film, des interventions de scientifiques et des petites phrases sur l’homme qui serait par nature un grand prédateur responsable de l’épuisement des ressources naturelles, de la disparitions des espèces et du réchauffement climatique, il est peut-être convaincant mais aussi des plus anxiogènes, moralisateurs et culpabilisants qu’il n’ait été donné de voir et d’entendre.

Parce qu'il ne faudrait quand même pas prendre les canards pour des oies sauvages. Depuis quand consommer est-il un péché si ce n’est chez les puritains et autres Mormons ? Et puis existe-t-il vraiment une société de consommation ? Moi, je vois plutôt que dans la société il y a des gens qui consomment beaucoup et d’autres presque rien. Et pas forcément par choix. Ce que j’essaie de dire c’est que dénoncer l’acte de consommer sans se poser de question, à commencer par ce qu’il serait souhaitable d’arrêter de consommer ou pas, me semble assez dangereux et propice à légitimer, par exemple, le port des pulls sous la couette ou la restriction des voyages en avion.

Et puis c’est quand même aussi bizarre tous ces discours et débats du moment qui nous expliquent qu’il faut arrêter de consommer sans jamais prononcer les mots "produire" ou "production". Comme si les humains n’étaient que d’affreux consommateurs qui dévoreraient la planète sans se poser plus de question. Mais derrière chaque consommateur n’y a-t-il pas des hommes et des femmes qui produisent des richesses en travaillant et qui ont (ou auraient) bien le droit de profiter du bénéfice de leur travail ?

Alors je vous le demande à quand une réflexion collective et un vrai débat démocratique pour construire ensemble le monde que l’on souhaite véritablement pour demain ? Un monde où consommer, et donc produire, répondrait à nos besoins et nos désirs plutôt que laisser nos désirs de consommation être façonnés par des besoins de rentabilité qui ne profitent qu'à l’enrichissement d'une poignée d'investisseurs peu scrupuleux et peu soucieux, pour ne pas dire criminels, du devenir de l'humanité et de la planète. Je vous le demande.

Oxalide
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le 27 déc. 2022

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