Soft & Quiet
6.2
Soft & Quiet

Film de Beth de Araújo (2022)

90 minutes en compagnie de suprémacistes blanches, c'est long, surtout quand le seul projet de la cinéaste semble être de nous mettre le plus mal à l'aise possible. Ah ça, c'est réussi. Nous avons vraiment l'impression d'assister en temps réel au plus sordide et banal des faits divers américains : un petit groupe de femmes, nostalgiques d'Hitler, dégoûtées du système et réunies autour des mêmes idées racistes, s'introduisent chez des personnes d'origine asiatique pour leur donner une leçon, et, évidemment, cela tourne encore plus mal qu'elles le souhaitaient. Il faut préciser que tout cela est tourné en plan séquence, ce qui renforce la sensation de vivre chaque seconde à leurs côtés et d'être plongé au cœur de leurs horreurs. A l'image, cela donne surtout quelque chose de très régulièrement hideux et même assez ridicule, la caméra ne sachant souvent pas trop où aller pour nous vomir un cadre à peu près acceptable. Comme d'habitude, devant ce genre de films, on se surprend également à essayer de relever les moments où la réalisatrice a pu procéder à des coupes invisibles. Tiens, ça pourrait être quand le gros derche de la tarée en chef envahit tout l'écran alors qu'elle monte dans son énorme SUV ; ah, ça pourrait aussi être quand, pour suivre un déplacement paniqué, la caméra s'attarde étonnamment sur ce pan de mur grisâtre sans aucun autre intérêt... Il n'y a que l'embryon d'une bonne idée là-dedans : quand, en nettoyant en catastrophe tout le bordel qu'elles ont commis dans la baraque, la plus débile de la bande se met à passer des coups de sopalin affolés sur les touches d'un piano et produit par conséquent quelques accords dissonants qui viennent s'ajouter à la folie ambiante. Cette vague idée est cependant très mal exploitée, trop mal, d'ailleurs, pour passer pour une vraie idée. On suit tout cela comme pris en otage, nous aussi. Et la fin n'en finit pas, le film n'est qu'hurlements et hystérie. En bref, c'est très pénible et difficilement supportable. Ça suffit pour figurer en bonne place dans le top 10 annuel de Didier Allouch et faire le buzz ici ou là...

ilaose
3
Écrit par

Créée

le 15 avr. 2023

Critique lue 343 fois

3 j'aime

Critique lue 343 fois

3

D'autres avis sur Soft & Quiet

Soft & Quiet
ilaose
3

Pénible & Lourd

90 minutes en compagnie de suprémacistes blanches, c'est long, surtout quand le seul projet de la cinéaste semble être de nous mettre le plus mal à l'aise possible. Ah ça, c'est réussi. Nous avons...

le 15 avr. 2023

3 j'aime

Soft & Quiet
Francois-Corda
3

Oedème de Quink cinématographique

Pseudo film coup de poing filmé soi-disant en temps réel. Bon en fait c'est sidérant de littéralité (cf cette scène d'exposition interminable où la réalisatrice s'attache à bien cocher toutes les...

le 2 janv. 2023

3 j'aime

Soft & Quiet
ch0c0ttes
9

Critique de Soft & Quiet par ch0c0ttes

Le pitch en une phrase : Emily, enseignante en primaire, organise une réunion de femmes partageant les mêmes idées (racistes), mais une altercation apparemment anodine va conduire le groupe dans une...

le 10 mars 2024

1 j'aime

Du même critique

Calibre
ilaose
7

Efficace

Un scénario classique ! Deux potes venus de Londres partent en week-end à la chasse dans un coin reculé d’Écosse. Là-bas, un accident de chasse terrible va bouleverser tout leurs plans... Impression...

le 11 août 2018

10 j'aime

3

Egō
ilaose
7

Une belle couvée

Dès sa scène d'introduction, amusante et inattendue, tout est là et le décor est planté, tous les éléments qu'explorera par la suite la cinéaste sont réunis, ne demandant qu'à éclore pour de bon...

le 19 avr. 2022

9 j'aime

Doctor Sleep
ilaose
3

Très mauvais, quelle importance ?

Vous vous souvenez de cette scène du Dîner de Cons et, plus précisément, de ce que Pierre Brochant pense du Petit cheval de manège ? "Très mauvais, quelle importance". Eh bien Doctor Sleep, c'est...

le 2 févr. 2020

8 j'aime

4