David Gordon Green est sans nul doute une des découvertes majeures du cinéma américain des années 2000. Comme en témoignent Georges Washington et All the real girls (pas vus, mais grosses réputations), L'autre rive (comparable à du Mallick, rien que ça !), ses réalisations pour la série Eastbound & down, ainsi que, dans une moindre mesure, Délire express.
Il s'est aussi frotté de plein pied aux films de Studios (donc impersonnels), avec deux énormes bouses ; Votre majesté, ainsi que Babysitter malgré lui, mais comme le montre ses premiers films, il n'est jamais meilleur que dans l'intimisme, et Snow girls est là pour le montrer.

Totalement inédit en France (malgré la présence de Kate Beckinsale), seul existe un dvd zone 1 avec vf (parisienne et non québécoise) et sous-titres français. Je ne cherche pas à comprendre, c'est juste honteux, car tout est prêt, ne serait-ce que pour une sortie Vod...

Donc, pour parler du film, ce sont des deux portraits croisés, dans dans un village enneigé de Pennsylvanie, où un jeune homme va découvrir le premier amour, tandis qu'une femme doit surmonter un divorce difficile, ainsi qu'un drame personnel.
En apparence, ces deux parcours semblent éloignés. Pourtant, il faut savoir que la femme a été le babysitter du jeune homme dans sa jeunesse, qu'ils travaillent aujourd'hui ensemble dans le même restaurant, mais qu'ils vont être rapprochés par la nature des choses...

Le film est de ceux qui impressionnent par la force brutale des sujets, par des comédiens magnifiques (ce que font Kate Beckinsale et Sam Rockwell est prodigieux, surtout ce dernier en père alcoolique au bout du rouleau), et par une histoire au fond noire, car la deuxième moitié du film va basculer vers une tragédie dont il ne faut surtout rien dire.
Le début de l'histoire est quant à lui plus léger, avec ce jeune homme qui tourne autour d'une élève, mais qui n'ose pas se déclarer. Cette histoire, en l'apparence anodine, va prendre son sens dans le drame qui se jouera.

Porté par une lumière sublime de Tim Orr (qui a éclairé toute l’œuvre de David Gordon Green), ainsi qu'une musique très mélancolique, Snow Angels n'est pas un film qu'on recommande aux gens heureux, car cela fait un peu illusion dans les premières minutes. C'est une œuvre noire, d'une grande force, et qui me fait dire que, plus que jamais, David Gordon Green est un talent à suivre, car si il part souvent dans toutes les directions, en tout cas, il ne se laisse pas enfermer.
Boubakar
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le 4 janv. 2014

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