Du Snoop doggy dog ?


C'est pas un secret, j'aime bien les comédies. J'aime bien les comédies de tous bords, de tous genres, et au milieu de ça, il y a un genre de film auquel je me dois de rendre un petit hommage : le stoner Si tu sais, ce genre de film qui traite de la fumette mais plus de son côté cool, positif, drôle.


Je dois admettre que regarder un de ces films qui tournent autour de l'herbe et son utilisation pas très médicinal me fait toujours marrer, surtout quand on est entre potes et qu'on veut pas se prendre le chou.


Partant de Fritz the cat, en passant par Eh Mec, elle est où ma caisse !, les aventures de Cheech et Chong, les Harold et Kumar, la quasi-intégralité des films de Seth Rogen et consorts, le stoner a de beaux représentants, et je peux te dire que j'en ai maté une bonne pelletée.


Tiens, par exemple, j'ai regardé Half-cooked récemment, qui n'est pas un grand film mais un chouette divertissement, exagérément cabotin et grotesque mais avec quelques bonnes idées, comme une typologie du fumeur de joints assez amusante.


Bref, cette introduction pour te dire que depuis 1972, les stoner movies ont eux quelques beaux représentants, ce n'est certes pas le meilleur du cinéma, mais ça te permet de passer un moment divertissant et stupide à souhait.


Gregg Araki réussi ici un film sympathique, stoner original, si décalé par rapports aux canons habituels du genre, voir même au rapport à la drogue, qu'on en vient à se demander si il faut le faire rentrer dans cette catégorie.


Ici, le personnage principal est une femme à l'inverse de la majorité des film du genre. Incarné par une Anna Faris habituée de ce genre de rôle, actrice pour laquelle j'ai un petit faible tant elle arrive avec brio à déformer son visage jusqu'à le rendre hideux, traîner des pieds, prendre l'air complètement paumé. Pas de bandes de potes, juste des rencontres, des visages qui apparaissent au sein du brouillard Tétrahydrocannabinolique qui occulte l'esprit de Jane et la moindre de ses pensées. Car en plus de se retourner la tête dès le matin, cette Lebowski en puissance s'engloutit une petite dizaine de cupcakes préparé par son colocataire... qui s'avérait être eux aussi bourrés de cannabis.
Entre ses dettes, ses pérégrinations, ses hallucinations et paranoïa, on passe une journée riche en aventures dans la tête de Jane qui ne vit pas la meilleur journée de son existence.


Bon, la première chose qui te frappe, c'est que l'image est moche. Genre mauvais trip halluciné en surbrillance, avec la peau qui luit. La luminosité, plus que les couleurs, à croire qu'il y avait constamment un projo' pleine puissance sur le plateau.
J'avais franchement trouvé ça bizarre, pour pas dire rédhibitoire. Mais on s'y fait au final, ça participe à l'ambiance franchement décalée.


Anna Faris joue franchement le jeu, parfaitement dans ses baskets dans son rôle, le casting de guest est amusant, que ce soit Danny Trejo et John Cho en livreurs, Adam Brody en dealeur, Jim Rash de Community et un visage familier, venu tout droit de Freaks and Geeks qui disparait aussi vite que Bip-bip, David Allen.


Les gags s'enchaînent de manière amusante, notamment l'obsession maladive de Jane pour son matelas, les tentatives désespérées d’échafauder un plan réduites au néant par les plantages répétés de son cerveau, sa paranoïa bien compréhensible. Ajoutons à ça quelques passages impliquant l'original du Manifeste du Parti communiste, et on obtient un petit truc pas piqué des hannetons.


Le gros plus de ce film étant qu'il s'intéresse uniquement à la condition de Jane, sa paranoïa, sa perception déformée du monde et avec quelques fulgurances qui me font me dire que ce film essaye d'en dire un peu plus, parfois, sans prétentions d'aucune sorte. Doit-on voir dans cette aventure une quelconque morale ?


Enfin, indépendamment de ce que chacun peut y trouver, Smiley Face est une bonne comédie à voir entre potes sur les délires paranoïaques de la pauvre Jane, complètement à l'ouest.

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le 23 juin 2015

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Petitbarbu

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