Mélancolie existentielle.

Sky Crawlers, une histoire triste sur des gamins qui pilotent des avions de guerre.

Un film magnifique. Par son rythme doux, sa poésie vide, sa musique mélancolique (de Kenji Kawai !). Son scénario, vide lui aussi. Pourtant, on n'est pas amené à s'ennuyer. C'est ce vide qui nous est conté. Tout le film est lenteur, à contre courant de ce qui se fait souvent. Mais le réalisateur de Ghost in the Shell sait y faire.

Ici on spoil les premières minutes, rien de grave je vous assure :

On n'explique pas grand chose à Kannami, mais il a le don d'être patient. Posant des questions, se posant des questions, auxquelles peu de réponses sont apportées. Il va devoir être attentif. Mais il sait attendre.

Au cours des deux heures de visionnage qui, au final, passent très vite, il finit par comprendre sa situation. Et l'absurde de son existence. Va-t-il se ranger à l'avis de son supérieur ? Qui est "le Professeur" ? Pourquoi mènent-ils cette guerre ?
Autant de question qui peuvent ne pas vous paraître importantes maintenant, mais qui croyez-le prennent leur portée philosophique au cours du visionnage.

Les personnages ne sont pas tous expressifs. Ils peuvent même par moment avoir l'air de robots. Mais s'ils ne le montrent pas toujours, ils ne sont pas dénués de sentiments. Si on ne les lit pas sur leur visage, ils existent toujours et ne nous en sont retransmis que plus intensément. Avoir choisi un tel style d'animation, une telle direction artistique, était sans doute la meilleure chose à faire.

Enfin, les combats en avion sont intenses. Mais, à l'image du film, ce ne sont pas vraiment des scènes d'action. Pour tout véritable amateur d'aviation, ils n'en sont que plus vrais.

Allez voir Sky Crawlers, vous ne le regrettez pas je vous l'assure. Sa réalisation magistrale en fait un petit bijou caché, qui embellira votre soirée.