Skin Game
7.2
Skin Game

Film de Paul Bogart (1971)

Skin Game : Un western teinté d'humour injustement oublié

Ne pas se fier à la carrière télévisuelle du cinéaste.

Les réalisateurs issus de la télévision n’ont pas forcément une bonne image auprès du public et des critiques professionnelles lorsque leurs films sortent dans les salles. A l’exception bien évidemment de Steven Spielberg. Je m’attendais à ce que vous me fassiez cette objection, chers lecteurs.


C’est malheureusement le cas de Paul Bogart n’ayant pas eu la célébrité d’un certain Humphrey auprès du public. Pourtant ses films abordent toujours des sujets de société en phase avec leur époque. Skin Game est de ceux-là notamment sur le racisme n’ayant pas forcément disparu à la fin de la ségrégation raciale aux Etats-Unis. La force de ce western est de le mettre en scène sous l’angle bienvenu de la comédie pour essayer de mieux faire passer la pilule. Bien qu’étant sorti 3 ans avant le fameux Blazing Saddles de Mel Brooks ayant réussi à se faire un nom à Hollywood dès sa première œuvre, il est tombé dans l’oubli, au fil des années, car il fait un four au Box-office au moment de sa sortie et de l’absence de renommée internationale du cinéaste.

Regarder plutôt la qualité du casting

Cependant, son casting mérite notre attention car nous avons le charmeur Quincy en maître de l’arnaque en tout genre, interprété par James Garner. Ce dernier avait déjà roulé sa bosse dans l’univers du western, notamment dans la bataille de la vallée du diableoù il partageait déjà l’affiche avec un acteur non caucasien, Sidney Poitier. Mais il s’agit surtout du premier grand rôle de Louis Gosset Jr, crédité ici sous « Lou Gossett », en partenaire de Quincy savant manier le verbe avec intelligence, selon qui est en face de lui. L’acteur est, bien sûr, connu pour son rôle oscarisé dans Officier et Gentleman face à Richard Gere mais son talent ne doit pas être réduit à cette seule prestation.

L’alchimie entre les deux acteurs est visible et fonctionne très bien car on devine aisément qu’ils ont dû se taper des barres tout au long du métrage.

Je ne peux occulter la prestation de Susan Clark, qui enlèverait une partie non négligeable de la qualité de cette œuvre, jouant Ginger, une femme indépendante ayant une certaine aptitude pour le vol et la manipulation de la gente masculine. Là encore, son personnage au regard intense est traité avec certaine modernité car elle ne joue pas une simple godiche ou un rôle très secondaire. Cela crée une dynamique intéressante, non sans humour, dans le duo précité. Les femmes peuvent apprécier ce rôle. Elle m’a fait penser un peu au personnage de Jodie Foster dans un autre western comique Maverick dans lequel on retrouve, sans réelle surprise, le même James Garner (en un peu plus vieux évidemment) ayant joué dans la série dont s’inspire le film.


Poser un questionnement social, à travers l'humour.

A travers ce film, le cinéaste montre que l’entente est possible, malgré la couleur de peau, entre les individus car on aspire tous à la même chose : vivre dignement, sans être contrôler pour le moindre de ses gestes ou paroles que l’on peut dire. Il est ainsi impossible de s’ennuyer devant ce spectacle grâce aux multiples rebondissements proposés et à l’humour salvateur présent jusqu’au dernier plan.


Conclusion :

Assurément, il fait partie des rares westerns comiques de qualité que j’ai pu voir, contrairement à ma plus grande déception dans le genre : Cactus Jack. Pour ceux que cela intéresse : il est disponible en support physique dans la collection Westerns des Trésors de la Warner.

Hawk
8
Écrit par

Cet utilisateur l'a également mis dans ses coups de cœur et l'a ajouté à sa liste Top 50 Western

Créée

le 7 juil. 2022

Critique lue 107 fois

10 j'aime

12 commentaires

Hawk

Écrit par

Critique lue 107 fois

10
12

D'autres avis sur Skin Game

Skin Game
Heurt
6

Peau au fouet.

Quand débute skin game il est difficile de voir le ton qu'il va prendre par la suite. Les premières images montrent un homme à cheval qui traine derrière lui un esclave noir. Une fois arrivé en...

le 7 oct. 2019

4 j'aime

Skin Game
Jean-FrancoisS
7

Touche pas à mon pote, je te fais un prix...

Paul Bogart travailla essentiellement pour la télévision et ne réalisa que très peu de long métrage dans sa carrière. "Skin game" sort en 1971 alors que le western est à bout de souffle aux...

le 5 août 2016

3 j'aime

1

Skin Game
Cataplasme
6

D-J-A-N-G-O, Django. Le D est muet.

Je veux essayer de parler de ce film, sans trop le faire souffrir de sa comparaison évidente avec Django Unchained L'un des principaux problème du film, c'est peut-être sa mise en scène, assez plate,...

le 16 nov. 2021

Du même critique

Alien: Covenant
Hawk
5

Alien Covenant : un film hybride !

Après Prometheus, Ridley revient avec une suite que personne n’attendait vraiment. Pile au moment où l’Alien 5 de Blomkamp est tout simplement abandonné. Triste nouvelle pour les amateurs de la...

Par

le 13 mai 2017

39 j'aime

9

Hudson Hawk, gentleman et cambrioleur
Hawk
9

Critique de Hudson Hawk, gentleman et cambrioleur par Hawk

J'ai eu un gros coup de coeur pour ce film comique de Bruce Willis, en Arsène Lupin U.S. dans un contexte contemporain. Un film réalisé comme un cartoon qui ne se prend jamais au sérieux, tout en...

Par

le 12 nov. 2010

37 j'aime

30

LEGO Batman - Le Film
Hawk
8

Un Batman coloré qui dynamite son univers avec beaucoup d’autodérision.

Suite au succès de La grande Aventure Lego, Batou a droit à ses propres aventures où il parodie tout son univers depuis ses origines jusqu’à aujourd’hui. Tout y passe de la série des années 1960,...

Par

le 5 févr. 2017

36 j'aime

18